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TRANSFORMERS : L’ÂGE DE L’EXTINCTION

dimanche 21 mars 2021, par von Bek

Michael BAY (1965-)

Etats-Unis, 2014

Mark Wahlberg, Nicola Peltz, Stanley Tucci, Jack Reynor, Kelsey Grammer, Titus Welliver, Li Bingbing & Sophia Myles

Quatrième opus de la franchise Transformers, L’âge de l’extinction est le plus cher à la date de sa sortie [1] et aussi, et toujours aujourd’hui, le plus long. Si Michael Bay est toujours aux commandes en tant que producteur et réalisateur, le casting a changé, y compris en partie celui des Transformers.

Après la dévastation de Chicago de Transformers : la face cachée de la Lune, le gouvernement américain a une politique plus méfiante envers ces générateurs de guerre que sont ses alliés autobots. La CIA, dont on nous serine depuis des années qu’elle n’a pas le droit d’agir sur le territoire américain, a entrepris de contrôler tous les Transformers, mais le responsable de l’opération, Hattinger (Kelsey Grammer), mène en fait une guerre secrète, procédant à l’élimination de tous les Transformers, avec l’aide d’un autre Transformer chasseur de primes qui veut mettre la main sur Optimus Prime. Celui-ci a ordonné aux autobots de se cacher et lui-même, suite à une échauffourée, a pris la forme d’un camion délabré que rachète une poignée de dollars Cade Yeager (Mark Wahlberg), un bricoleur surdoué texan désargenté et père hyperprotecteur. L’intervention musclée des forces de l’ordre pour récupérer le robot met en danger la famille Yeager. Tessa (Nicola Peltz), Cade et Shane, le petit ami caché de la demoiselle, deviennent des fugitifs, mais entendent bien rétablir leur innocence. Avec les autobots, ils entreprennent de découvrir ce qui se trame : une quête qui les mène à l’entreprise KSI à Chicago, puis à Hong Kong.

Peut-être une partie du budget substantiel (260 millions de $) a-t-il été dépensé dans le scénario significativement plus complexe que ceux des précédents quoique n’en présentant pas moins quelques poncifs. Il est en effet intéressant de constater que d’une part se retrouve la méfiance envers les actions clandestines de la CIA perceptibles dans de nombreux films ou série américaine, alors que d’autre part la société KSI dirigée par Joshua Joyce (Stanley Tucci), mélange de Steve Jobs à la tête d’une image des GAFA, est représentée de manière beaucoup moins manichéenne. Méfiance dans le gouvernement au mieux incapable comme l’illustre le secrétaire général de la Maison Blanche, point de vue positif envers le privé, on évitera quand même de donner une trop grande importance au sens que cela peut avoir.

Mais le scénario présente des faiblesses certaines. Si l’idée d’une venue préhistorique sur Terre des créateurs des Transformers n’est pas en soi gênante, elle se télescope avec l’intégration à la saga des dinobots dont on aurait pu s’attendre à ce que leur forme ait un rapport avec la venue évoquée. On peut aussi se demander à quoi sert le rôle de la géologue Darcy Tirrel (Sophia Myles), ex-femme de Joyce, qui n’apporte rien au scénario, nonobstant la sympathie qu’on peut avoir envers l’actrice.

Ce qui est aussi intéressant dans cet Âge de l’extinction, c’est la manière dont est présentée la Chine. KSI est une entreprise mondialisée, ayant une usine à Beijing, ce qui n’a rien d’exceptionnel, mais, le fait que les combats se déplacent à Hong Kong sans endommager la capitale et que le gouvernement chinois est montré comme déterminé à assurer la sécurité du territoire, tend à donner une perception positive du gouvernement chinois, ou au minimum dénué de son autoritarisme. Cela s’explique aisément par la volonté de pénétrer le profitable marché chinois en offrant un film qui ne soit pas bloqué par la censure qui n’admettrait pas de montrer un gouvernement dictatorial ou faible qui aurait laissé Beijing ravagé. De fait, ce quatrième film Transformers a engrangé plus de 300 millions de $ en République populaire de Chine. De plus, le contexte international façonné par la politique de dialogue du président Obama s’avère favorable. Le même film aurait-il existé trois ans plus tard ?

Il ne faudrait cependant pas s’imaginer que ce film diffère complétement des autres. On retrouve le côté exagérément viril combinant carrosserie et jolie fille, ici incarnée par l’actrice Nicola Peltz toute en jambes et mini-short au grand dam de son paternel. Le camion rutilant Optimus Prime et les autobots Drift (une Bugatti Veyron 16.4), Crosshairs (une Corvette Chevrolet C7 Stingray) ou même Bumble-Bee (une Chevrolet Camaro) ne sont pas vraiment discrets sous leurs formes véhicules. Le niveau s’élève à peine plus haut que celui de Fast and Furious. Mais sans doute cela fait-il partie des ingrédients de la série qui est à l’origine un dessin animé pour l’âge des petites voitures. Autre constante, les raccourcis géographiques demeurent : peu gênants entre un champ de maïs texan et la ville, ils sont ridicules quand Joyce et les deux femmes de sa vie fuient en voiture Beijing pour se retrouver à Hong Kong en au plus quelques heures quand presque 2 000 km séparent les deux villes !

S’il n’est pas le meilleurs des films Transformers, L’Âge de l’extinction est pour le moment le moins mauvais et implique d’ores et déjà une suite.


[1Il a été dépassé depuis par le budget de Transformers : The Last Knight

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