Accueil > CINECSTASY > E > EXPLORERS
EXPLORERS
octobre 2000, par
Joe DANTE (1946-)
Etats-Unis, 1985
Ethan Hawke, River Phoenix, Jason Presson
Féru de science-fiction, le jeune Benjamin (Ethan Hawke), âgé d’une douzaine d’années, voit pendant ses rêves d’étranges dessins de montage électronique qu’il s’empresse de communiquer à son ami Wolgang (River Phoenix), génie en herbe, pour en réaliser la fabrication. Le montage s’avère permettre l’apparition d’une sphère électrique, contrôlable par ordinateur et dans laquelle aucune force ne s’exerce. Comprenant le parti qu’ils peuvent en tirer, Ben, Wolfgang et leur ami Daren, construisent un module de bric et de broc qui, inséré dans le champ de force, devient capable d’atteindre des vitesses stupéfiantes et de les emmener dans l’espace. Rapidement, les essais tournent court car des E.T. désireux de prendre contact avec eux, se trouvent être à l’origine des rêves de Ben.
Un an après Gremlins, Joe Dante nous offre un petit chef d’œuvre de la S.F. destiné avant tout à un public jeune. En effet, par une certaine naïveté, un esprit aventureux et un peu d’humour, Explorers appartient à cette lignée de films des années quatre-vingt dans lesquels des enfants ou des adolescents jouent les premiers rôles, à l’image de E.T. (Spielberg, 1982), ou des Goonies. Derrière cette thématique, dont la niaiserie culminera pour certains dans le salut adressé par Ben à l’extra-terrestre (" Je viens en signe de paix pour l’humanité "), se cache une réelle volonté de faire réfléchir sur l’enfance et sa condition.
Ainsi, le comportement des trois gamins pourra paraître ridicule au spectateur adulte mais comment ne pas être intrigué par la confrontation des enfants et des deux E.T. ? En effet, ceux-ci sont beaucoup plus proche de la réalité de l’enfance que les humains : nourris des programmes de télévision terriens, ils en ont adopté les expressions et restent crédules quant à ce qu’ils regardent. Loin de Ben et ses amis, avide de découverte et de connaissance, Wak et Nik, les deux E.T., ne souhaitent qu’une chose : l’amitié de ces terriens, pour la simple raison qu’ils sont eux-mêmes... des enfants. Signalons au passage, qu’afin de rendre accessibles ces E.T. à un public français, la version française leur fait parfois emprunter les voix des marionnettes du Bêbettes-Show, de Stephane Collaro et Jean Roucas lorsqu’ils détournent les programmes T.V. Voici qui achève de dater définitivement ce film et risque de rendre ce passage, théoriquement comique, incompréhensible pour les futures générations françaises. Il faut avoir vu et entendu un extra-terrestre Made in U.S.A. s’exprimant comme une parodie de Georges Marchais ou de François Mitterrand et il faut avoir vécu les années 1980 pour l’apprécier ne serait-ce qu’un peu.
Un autre aspect intéressant de ce film réside dans la satire - ou est-ce un hommage ? - de la S.F. du milieu du siècle qui se résume en guerre interstellaire, soucoupe volante et actrice en tenue courte et moulante. Malgré la différence d’âge, Ben ne manque pas d’apprécier ce qui n’est rien d’autre que la S.F. de bon-papa, tout en prenant conscience de son côté purement distractif.
Enfin, la prestation des acteurs est à signaler et manifeste un début prometteur qui ne manque pas de se concrétiser en une carrière d’acteur reconnu (Le cercle des poètes disparus et Bienvenue à Gattaca pour Ethan Hawke ; Indiana Jones et la dernière croisade et Les experts pour River Phoenix) malheureusement écourtée pour l’un d’entre eux (R. Phoenix). Remarquons la présence de Dick Miller, acteur fêtiche du réalisateur déjà présent dans Gremlins, dans un rôle de vieux-fou-qui-a-vu-des-monstres-et-que-personne-ne-croît, ici il s’agira d’O.V.N.I.