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LE REGNE DU FEU

samedi 22 octobre 2011, par von Bek

Rob BOWMAN (1960-)

Anglo-saxon, 2002, Reign of Fire

Christian Bale, Matthew McConaughey, Izabella Scorupco, Gerard Butler

En hibernation depuis des millénaires pour échapper à la famine, les dragons sortent de leur léthargie et se repaissent de l’humanité incapable de les arrêter même en utilisant à tort et à travers le feu nucléaire. Quinn (Christian Bale) a assisté enfant à l’émergence d’un des premiers dragons caché aux fins fonds du sous-sol londonien. Des années plus tard, en 2020, il dirige un groupe de survivants terrés la faim au ventre dans une forteresse du Northumberland au milieu d’un monde qui n’est plus que cendres, tentant tant bien que mal de cultiver quelques produits et d’échapper au feu du ciel. C’est dans cette communauté toujours sur le point de s’effondrer que débarque avec armes et bagages une troupe de militaires américains tueurs de dragons menée par Van Zan (Matthew McConaughey). Celui-ci a pour projet d’aller tuer l’un des seuls dragons mâles à Londres, espérant ainsi conduire à l’extinction de l’espèce abhorrée.

Si Le règne du feu a bénéficié de moyens techniques pour les décors comme pour les effets spéciaux - les dragons sont très bien rendus -, il n’en n’a malheureusement pas été de même pour son scénario. Mélangeant des thèmes phares de la fantasy (les dragons) et de la science-fiction (les histoires de survivants après un apocalypse), il est sacrifié sur l’autel de l’action au mépris de toute logique des deux thèmes. Pour tout dire : rien ne tient la route à commencer par les dragons, présentés comme les prédateurs des dinosaures et les responsables d’une ère glaciaire, qui sortent de nulle part, se multiplient comme des lapins et dont la mort d’un seul d’entre-eux entraîne immédiatement leur raréfaction. On sent la peine des scénaristes à trouver des raisons pour confronter dragon et technologie moderne.

Car, comble de l’ironie pour des survivants inquiets de la récolte prochaine et qui comptent leurs cartouches, il y a de la technologie moderne. Alors que la communauté de Quinn peine depuis des années à assurer de quoi vivre à une centaine de personnes, Van Zan et sa clique déboulent des Etats-Unis avec un tank et un hélicoptère, des ordinateurs et des munitions. Où trouve-t-il le carburant ? Comment produisent-ils l’électricité ? Mystère et boule de gomme !

Autant dire que la production racole large, comme souvent. Il n’est pas jusqu’aux sentiments qui ne soient mis à l’ordre du film : l’amitié entre Greedy (Gerard Butler) et Quinn ; l’amour entre Quinn et Jensen (Izabella Scorupco), pilote de l’hélicoptère. Le règne du feu l’est donc de tout bois mais ce sont de petites flammes qui n’éclairent guère un arrière-plan manquant d’approfondissement.

Le film n’en est pas moins efficace et on passe un moment agréable si on ne se pose pas trop de questions, d’autant que les acteurs font bien leur travail, à commencer par les enfants. Une mention spéciale doit être faite à leur égard : paumés, maigres, vêtus de hardes, ils sont très émouvants et particulièrement lors d’une des meilleurs scènes du film, celle dans laquelle Greedy et Quinn jouent pour eux un passage mythique du cinéma qu’ils ne connaîtront jamais, un passage dans lequel deux chevaliers armés d’épée s’affrontent et au cours duquel le chevalier du mal coupe la main du chevalier blanc avant de lui révéler qu’il est son père...

Tout le monde n’est pas George Lucas. Ce dernier avait réussi dans La guerre des étoiles un mélange d’influences très diverses, au carrefour de la fantasy et de la science-fiction. En mêlant histoire post-apocalyptique et dragons, les auteurs du Règne du feu se risquent au même exercice avec moins de succès.

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