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COURSE A LA MORT

Fast Furious en prison

samedi 29 octobre 2011, par von Bek

Paul W. S. ANDERSON (1965-)

Etats-Unis, 2008, Death Race

Jason Statham, Joan Allen, Tyrese Gibson, Natalie Martinez

Depuis quelques années rôdait dans les studios hollywoodiens l’idée d’un remake de la fameuse Course à la mort de l’an 2000. A force de roder l’idée a dû s’éroder parce que le film - qui devait au départ être une course autour du monde - a fini par devenir une course autour d’une prison. Remarquez en un sens la Terre est une prison pour l’humanité, mais ne nous égarons pas !

En 2012, l’économie américaine s’est effondrée, générant une pauvreté massive et donc une criminalité massive, clientèle d’un système pénitentiaire entièrement privatisé qui assure ses bénéfices en organisant des jeux mortels entre les détenus. Dans cette société, Jensen Ames, ancien pilote de course, tente tant bien que mal de faire vivre sa petite famille quand un soir un intrus tue sa femme et le laisse inconscient à côté du cadavre dont il finit par être accusé du meurtre. Ames se retrouve incarcéré au pénitencier insulaire dirigé par Hennessey (Joan Allen), grande organisatrice d’une course de voitures transformées en machine de guerre, au cours de laquelle les concurrents - des détenus assistés d’une copilote extraite d’une prison pour femmes - tentent d’arracher la victoire à tout prix afin d’obtenir leur libération. Comme par hasard, Hennessey cherchait un pilote pour remplacer son champion masqué Frankenstein. Ames doit courir trois courses pour obtenir sa victoire.

En dépit du générique, parler de remake pour cette Course à la mort tient donc de l’abus : tout le côté politiquement correct, contestataire pour ne pas dire subversif ou simplement faisant appel au devoir de révolte du film de Paul Bartel a été éliminé. Exit les meurtres gratuits de citoyens innocents, exit la tentative de renversement d’un pouvoir politique abusif. Si l’on peut encore arguer que ce dernier est incarné par Hennessey, on ne peut que remarquer qu’il est bien édulcoré. Ne reste donc que le principe d’une course de voitures blindées.

Paradoxalement cette Course à la mort nouvelle formule ressemble plus à un remake du Running Man de King et Glaser, avec ses prisonniers en quête de liberté plongé dans des jeux du cirque, à la sauce Fast & Furious. Encore n’a-t-il même pas de message à faire passer comme le premier, tout le côté critique étant arrondi de façon à ce que le spectateur ne s’indigne de rien. Au deuxième film, il emprunte la vacuité du scénario, son esthétique automobile et son matchisme racoleur agrémentée d’une autre forme de carrosserie plus féminine et ronde celle-la.

Pourtant l’esthétisme est bien le seul point que l’on pourrait porter au crédit du film de Paul Anderson lequel a su valoriser au mieux les friches industrielles, utiliser des tons froids gris, pour construire une atmosphère mécanique assez futuriste. Mais c’est bien la seule chose remarquable.

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