Séparations

Jean-Claude DUNYACH (1957-)

France, 2007

L’Atalante, coll. "La dentelle du cygne", 128 p.

ISBN : 978-2-84172-372-0

Sixième volet de la publication des meilleures nouvelles signées Jean-Claude Dunyach, ce Séparations propose sept textes, datant pour l’essentiel des années les plus récentes, à deux exceptions près (les années 80), et avec un seul inédit.

On y retrouve certaines des dominantes thématiques de l’auteur. Ainsi, le saisissant « Autoportrait » aborde l’art du futur, déjà évoqué dans le poignant « Détails de l’exposition » (voir Les nageurs de sable), en mettant en scène un musée vivant qui finit par abriter la terrible concrétisation du désir d’immortalité d’un homme particulièrement charismatique… Il en est de même du récit éponyme : cette danse des intelligences artificielles parvient à articuler avec talent poésie et hard science, avec en arrière fond une mélancolie et une tristesse caractéristiques. On retrouve d’autres intelligences artificielles dans « Trajectoire de chair », détournant l’idée de révolte contre l’humanité en la croisant avec celle de la rencontre extra-terrestre, bien trop rapidement cependant.

Tout aussi frustrant est « La ronde de nuit », tableau particulièrement sombre de l’avenir de nos sociétés, où les SDF sont contraints de marcher à longueur de temps, mais avec un manque d’explication qui confine au superficiel. « Libellules », bien que plus convaincant, avec sa notion de guerres temporelles, n’est pas non plus suffisamment explicite. L’humour est bien là lui aussi, à travers « Une place pour chaque chose », téléscopage des préoccupations néo-libérales et d’un univers d’héroïc fantasy. « La chevelure du saule » décline également un sujet fantastique, mais sur un mode plus tragique, puisque la rencontre entre un sorcier et une dryade sonne le glas d’une nature libre et non corrompue par la civilisation humaine.

Un recueil en partie inégal, donc, qui, sans être un des meilleurs de la série, possède son lot de textes profondément humains.