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COWBOYS ET ENVAHISSEURS

La belle, le brutal et le truand

samedi 3 septembre 2011, par von Bek

Jon FAVREAU (1966-)

Etats-Unis, 2011, Cowboys & Aliens

Daniel Craig, Harrison Ford, Olivia Wilde, Sam Rockwell, Adam Beach, Noah Ringer, Clancy Brown

Il y a belle lurette que la littérature SF a colleté des extra-terrestres à des habitants d’autres périodes historiques, avec une nette préférence pour le moyen-âge au regard des ouvrages les plus connus (Les croisés du cosmos de Poul Anderson) ou des plus récents (Eifelheim de Michael Flynn ou L’option Excalibur de David Weber). Le cinéma y a mis plus de temps, sans doute parce que le coût double au regard des décors (reconstitution historique et construction d’un décor extra-terrestre), mais les studios Universal, s’inspirant un peu d’une bande dessinée inconnue en France, finissent par sauter le pas et confrontent les cowboys, des gens connus pour leurs douceurs et ouvertures d’esprits, à des extra-terrestres (des gens connus pour quoi au juste ?) : laser contre colt, qui gagne ?

Se réveiller dépouillé presque totalement, blessé et équipé au poignet gauche d’un étrange bracelet métallique qu’on ne peut ôter est une expérience en soi. Ajoutez-y l’amnésie et cela devient un traumatisme. Le spectateur comprend cependant rapidement qu’il en faut plus pour traumatiser le personnage inconnu (Daniel Craig) à qui cela arrive. Lorsqu’il parvient à regagner la civilisation (l’inconnu, pas le spectateur qui lui cherche juste un emplacement pour ses jambes dans un cinéma pas très adapté à la taille moyenne actuelle), c’est pour calmer le fils Dolarhyde, le gros éleveur local, se faire aborder par une jolie femme (Olivia Wilde) visiblement plus au courant que lui de ce qu’il se passe et découvrir qu’il est recherché pour quelques félonies qui lui valent d’être arrêté. Le temps que le shérif le boucle avec le fils à papa et le papa du fils (Harrison Ford) débarque pour réclamer les deux prévenus, apparaissent dans le ciel d’étranges appareils semant la mort grâce à de mystérieuses lumières et surtout kidnappant une partie de la population. Et soudain le bracelet métallique se révèle particulièrement actif et utile. Au petit matin, quelques hommes menés par Dolarhyde se lancent à la poursuite des démons, bien décidés à retrouver les disparus, accompagnés par un pasteur (Clancy Brown) plutôt réaliste et un tavernier (Sam Rockwell) qui n’a rien d’un tireur d’élite, un gamin à la recherche de son grand-père le shérif, la jolie femme et un chien.

Tous les genres obéissent à un code et le mariage de ces codes n’est pas toujours réussi. Il n’en va pas ainsi de Cowboys et envahisseurs. Tout en respectant parfaitement les codes des deux genres - le western et le film d’aliens - le scénario parvient à les concilier efficacement sans les déparer : les cowboys sont donc rugueux à souhait dans leurs sentiments qu’ils soient paternels ou amoureux ; les aliens sont affreux, sales et méchants puisqu’ils pratiquent la vivisection sur leurs otages mais il y a aussi un alien beau, propre et gentil ; les cowboys croisent le chemin de hors-la-loi, eux aussi affreux, sales et plus ou moins méchants et d’indiens. Le film n’évite pas de parler de courage - il ne cause même que de ça - mais il évite de basculer complétement dans le politiquement correct et ne vise pas la happy end absolue.

Tout en conservant une certaine lisibilité aux scènes d’action, un caractère rare au cinéma actuellement, Jon Favreau réalise un divertissement original sans ridicule aucun, qui se regarde avec plaisir.

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