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FANTÔME A VENDRE
C’est pas cher !
samedi 6 avril 2002, par
René CLAIR (1898-1981)
Grande-Bretagne, 1935, Ghost Goes West
Robert Donat, Jean Parker, Eugene Palette
Expatrié en Grande-Bretagne parce que le public français méconnaît son talent, René Clair réalise avec Fantôme à vendre son premier effet d’(outre)-Manche en se moquant un peu de la fierté écossaise et beaucoup des Américains nouveaux riches.
Au XVIIIe siècle, peut être dans le dernier baroud d’honneur jacobite qui vient s’achever à Culloden (1746), le clan des Glourie se voit gravement injurié par celui des MacLaghan. Sommé de défendre l’honneur du clan, Murdoch Glourie, sorte de Fanfan la Tulipe mais plus tulipe que Fanfan, car il aime à butiner les jolies fleurs, se rend à la bataille où, plutôt que de combattre les Anglais, les MacLaghan lui cherchent noise. Mort stupidement, Murdoch se voit condamné par son père à errer dans le château des Glouries jusqu’à ce qu’il réussisse à faire rendre gorge à un MacLaghan. Deux siècles plus tard, Donald Glourie, héritier ruiné, vend le château à une famille américaine, dont le père est un roi de la mise en boîte et sa fille charmante. Avec l’efficacité qui caractérise l’Amérique, le business man fait débiter en morceau le château pour le transporter en Floride, région naturelle des château médiévaux, c’est bien connu ! Vendu avec le château, le fantôme, auquel seuls les Ecossais croient, se retrouve à hanter le navire puis les quais avant de voir sa demeure reconstruite au milieu d’un parc sillonné de canaux vénitiens et de gondoles.
Sans être un chef d’oeuvre, ce Fantôme à vendre réussit une petite satire des moeurs écossais, caricature de la fierté, de l’avarice et l’ivrognerie, et une grosse satire des Américains que l’argent n’a pas dégrossis. On regrettera que le fantôme ne soit pas davantage exploité dans sa confrontation avec la moderne Amérique.