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La maison des hommes vivants

samedi 25 février 2012, par Maestro

Claude FARRERE (1876-1957)

France, 1911

Le travail de scannage opéré par Nabu Press, une entreprise des Etats-Unis, permet, à un prix relativement modéré, de profiter d’ouvrages déjà centenaires et que les maisons d’édition françaises n’ont pas choisi de rééditer. Claude Farrère fait partie de cette cohorte d’auteurs ayant touché à la science-fiction le temps d’un unique roman, à l’instar d’un Ernest Pérochon. Son récit se présente comme le témoignage d’un officier trentenaire, expliquant qu’il est à la veille de sa mort…

Chargé d’un message à porter sur les hauteurs environnant Toulon, il s’est en effet retrouvé perdu en pleine lande, avant de bénéficier de l’hospitalité d’un mystérieux vieillard. Une fois dans la demeure de ce dernier, isolé au fin fond de nulle part, il rencontre le père et même le grand-père de son hôte, découvrant en outre que son aimée, Madeleine, est également reçue dans cette maison. C’est là qu’il va apprendre le Secret de ce trio d’hommes, la capacité de déjouer la mort et de prolonger leur vie au-delà du naturel…

La maison des hommes vivants est un roman dans lequel on se laisse facilement happer, et duquel émane une ambiance proche de celle du Grand Meaulnes, d’Alain-Fournier. Tout juste souffre-t-il de quelques longueurs liées aux évocations de l’histoire d’amour adultère. Quant au fameux Secret, il est lié aux découvertes récentes de l’électricité et aux recherches sur l’atome, puisque grâce au comte de Saint Germain, inventeur du procédé, les trois immortels sont capables de faire transiter des atomes d’un corps plus jeune aux leurs afin de les pérenniser. Plus énigmatique, et lié à l’intérêt pour les sciences occultes du début du XXème siècle, les pouvoirs de contrôle par l’esprit dont disposent les Hommes Vivants.

Avec leur morgue aristocratique, leur misogynie, ils sont l’incarnation parfaite des sentiments de supériorité et d’arrogance de cette Europe capitaliste érigée en modèle. Est-ce d’ailleurs un hasard si les personnes sur qui les immortels jettent leur dévolu afin de leur subtiliser de l’énergie vitale sont qualifiées dans le roman d’« ouvrières de vie » ?

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