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Ceux qui se terrent dans les tréfonds

samedi 7 avril 2012, par Maestro

Brian LUMLEY (1937-)

Grande-Bretagne, 1974, The Burrowers Beneath

Fleuve noir, coll. « Les Lovecraftiens », p.11-216

Brian Lumley est un des continuateurs de Lovecraft les plus prolifiques et les plus doués. Outre diverses nouvelles, il est surtout l’auteur de plusieurs cycles, dont celui de Titus Crow, enquêteur de l’occulte et adversaire résolu des Grands Anciens. Dans ce premier roman, il découvre, avec son ami Henri-Laurent de Marigny, que le mythe de Cthulhu est bien réel, une forme de mise en abyme. C’est par le biais de divers documents épistolaires et par le journal de Marigny que les éléments du puzzle se mettent en place.

Ceux qui se terrent dans les tréfonds sont en effet les Chthoniens, créatures du Grand Ancien Shudde-M’ell, désireuses de protéger leur progéniture menacée par les deux hommes. On retrouve bien sûr dans ce roman tous les éléments de la mythologie lovecraftienne, livres maudits, angoisse obsédante, emphase de l’écrit, le tout déployé avec une érudition certaine. Là où Brian Lumley se distingue d’un August Derleth et de son interprétation par trop théologique, c’est lorsqu’il renforce la dimension matérialiste des Grands Anciens, en développant leur nature extra-terrestre et en explicitant par un détour vers la psychanalyse et la suggestion mentale les blocages mis en place par les Anciens Dieux pour entraver leurs semblables déchus. Il fait également de certaines des déités maléfiques des métaphores de forces élémentaires, Azatoth étant la personnification de l’énergie nucléaire, et Nyarlathothep celle de la télépathie.

Surtout, loin des personnages isolés et désemparés de Lovecraft, Lumley dévoile un véritable travail d’équipe mené par la Fondation Wilmarth, avec le soutien de gouvernements, pour détruire certaines des créatures du mythe, qui n’apparaissent désormais plus comme des forces imparables, mais simplement comme des êtres surdimensionnés et vulnérables. Un retournement considérable de la problématique, mais qui se révèle être un excellent moteur pour l’action et le suspense. On peut d’ailleurs y voir le fossé qui sépare Lovecraft, un écrivain aux accents romantiques, pour qui l’humanité est peu de chose face au cosmos, et Lumley, un auteur plus imprégné de techno-science, plus convaincu de la puissance dont est capable l’humanité à l’âge atomique…

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