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SINBAD LE MARIN
samedi 21 avril 2012, par
Richard WALLACE (1894-1951)
Etats-Unis, 1947, Sinbad the Sailor
Douglas Fairbanks Jr, Maureen O’Hara, Anthony Quinn, Walter Slezak
Hâbleur de première qui en rendrait à Tartarin, Sinbad raconte à un auditoire de marchands blasés par les récits, maintes fois entendus, de ses sept premiers voyages, son huitième voyage qui l’a mené jusqu’à l’île de Derryabar, cachette du fabuleux trésor d’Alexandre le Grand.
Il raconte comment, en sauvant du naufrage un navire peuplé de cadavres, il a vu la carte menant à l’île mystérieuse avant de se la faire dérober et comment, troublante coïncidence, il a vu, dans le vitrail de la dunette, une reproduction du médaillon qu’il porte depuis toujours. Il raconte comment il a failli être dépossédé de ce navire par une femme d’une beauté toute irlandaise (Maureen O’Hara) quoique kurde, et comment il a échappé à une tentative d’assassinat par l’énigmatique Jamal. Il narre comment, ayant recruté avec son fidèle Abu, un équipage comprenant un étrange barbier (Walter Slezak), il a entrepris le périple, talonné par l’émir de Baibul (Anthony Quinn) et sa belle princesse, avant de finir capturé tout près de Derryabar. Mais on arrête pas Sinbad le marin, comme ça.
En revanche, on arrêterait bien Sinbad le marin plus tôt, car il n’y a rien à sauver dans ce film qui tient davantage de la parodie plutôt que du film oriental qui a fait quelques belles heures d’Hollywood. Douglas Faibanks Jr cabotine à l’excès, sourire émail diamant ou Technicolor aux lèvres, s’imaginant sans doute marcher dans les traces de son père dans Le voleur de Bagdad. Maureen O’Hara, à la beauté indéniable mais certainement pas orientale, ne convainc pas dans un rôle à la personnalité improbable de matoise au grand coeur.
A force de déclamer leurs rôles, les acteurs vous dégoûteraient du scénario, sauf que vous n’aurez pas besoin d’eux pour ça. Il n’y a pas en effet d’histoire des mille et une nuits moins fantastique que celle pondue par John Twist et, n’eut été Derryabar, on ne vous en parlerait même pas. Certaines scènes aurait dû être comme les blagues : les plus courtes étant les meilleures. De fait, l’arrivée dans le grand hall du palais de Derryabar, donne lieu à une conversation à la logique incompréhensible ou alors mal traduite. Quant à la morale de l’histoire, elle se résume à l’argent ne fait pas le bonheur et ne permet de s’acheter amour et ami !
Pas étonnant que ce 8e voyage soit demeuré inconnu jusqu’à ce film...