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LES MONSTRES DE L’ESPACE

samedi 18 août 2012, par von Bek

Roy Ward BAKER (1916-2010)

Grande-Bretagne, 1967, Quatermass and the Pitt

Andrew Keir, James Donald, Barbara Shelley, Julian Glover

Dix ans après leur dernière reprise cinématographique de la série des Quatermass de la BBC (Quatermass 2), les studios Hammer parviennent à réunir les fonds pour adapter le dernier épisode dont la diffusion en 1958-1959 avait connu une audience suffisante pour le classer dans les 100 meilleurs programmes télévisés britanniques. Que son adaptation ait été retardé souligne bien que les films Quatermass avaient rencontré un succès mitigé jusqu’alors !

Alors que le métro londonien entreprend de prolonger une ligne sous le quartier de Hobb’s Lane, les ouvriers mettent à jour un nombre important d’ossements humanidés préhistoriques. Les archéologues du Dr Roney prennent possession des lieux et tombent sur une surface cylindrique qui, vingt ans après la guerre, attire les services de déminage puis le colonel Breen, spécialiste des missiles, qui traine à sa remorque un professeur Quatermass écœuré de voir son programme de recherche spatial contrôlé par les militaires. L’engin défie cependant les connaissances des spécialistes militaires, par sa structure non métallique, et les meilleurs foreuses. Alors que Quatermass se renseigne sur le quartier qui semble avoir été le théâtre d’étranges manifestations depuis la nuit des temps, l’engin s’ouvre et révèle des corps insectoïdes, des hallucinations et des manifestations sauvages de télékinésie affecte gens sur le chantier. Quatermass en vient rapidement à la conclusion qu’un grave péril extraterrestre menace, mais le colonel Breen ne vient rien entendre et organise une conférence de presse.

Confié à Roy Ward Baker, qui fait ainsi un come back au cinéma entre deux lustres de réalisation de séries télévisées, le film ne fait pas appel aux vedettes habituelles de la Hammer, à l’exception de Barbara Shelley (Dracula, prince des ténèbres, 1966), remplace le Quatermass de 1957 par Andrew Keir et offre le rôle du héros à James Donald (Le pont de la rivière Kwaï, La grande évasion). Le résultat est assez efficace et le scénario a les idées brillantes du téléfilm originel.

L’histoire mélange ainsi ésotérisme et science-fiction d’une manière assez intelligente en confondant dans les temps anciens les manifestations extra-terrestres et des signes démoniaques, un thème où excellent les productions Hammer. Génial aussi de présenter les humains comme le fruit de manipulations extra-terrestres enfouis au fin fond de la mémoire que le vaisseau réactive. En définitive, les monstres de l’espace du titre français, ce sont les humains.

Reste que le film souffre aussi des défauts des productions Hammer avec des raccourcis pas très pertinents. Ainsi Quatermass fait-il des déductions à partir de bouts de ficelles, la plus énorme étant son interprétation du film extirpé de la mémoire de miss Judd : dans un infâme brouillard, il voit un pogrom darwiniste dont il craint la répétition. Ah, si tous les savants pouvaient avoir autant d’intuition...

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