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PROMETHEUS
samedi 9 juin 2012, par
Ridley SCOTT (1937-)
Etats-Unis, 2012
Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba, Guy Pearce, Logan-Marshall Green
Ce qui devait être dans ses prémices le cinquième Alien est devenu au fil du temps une préquelle. Ce n’est pas la mutation la plus étonnante du film !
Fin du XXe siècle, deux archéologues, Elisabeth Shaw (Noomi Rapace) et Charlie Holloway (Logan-Marshall Green), établissent de façon ferme et définitive que plusieurs civilisations terrestres aussi séparées dans le temps que dans l’espace ont représenté des personnages géants et une constellation lointaine. Des années après qu’ils aient convaincu le milliardaire mourant Charles Bishop Weyland de financer une expédition intersidérale, le vaisseau Prometheus arrive sur la planète LV-223 [1] à la recherche de ceux qui pourraient bien être les créateurs de l’humanité. En pénétrant dans un des gigantesques tumulus auprès desquels ils ont atterri, les explorateurs vont trouver des réponses, d’autres questions et réalisé qu’ils ont fait une erreur.
Visuellement irréprochable et rempli d’images magnifiques, empruntées pour partie à l’Ecosse et à l’Islande, qui valorisent la 3D et justifieraient presque le prix prohibitif du billet de cinéma, Prometheus remplit à merveille sa mission. Le connaisseur d’Alien, le 8e passager retrouvera ici et là les éléments du film, depuis les clins d’œil que constituent l’inévitable androïde jouant double jeu ou l’héroïne en petite culotte - Noomi Rapace remplace Sigourney Weaver -, jusqu’aux éléments du vaisseau exploré par l’équipe du Prometheus avant celle du Nostromo. Le néophyte se laissera prendre à l’histoire classique de l’expédition archéologique qui tourne mal, même si certains comportement n’ont pas grand chose de scientifique, comme le biologiste qui tend la main vers la créature.
Davantage cependant que d’offrir une préquelle à Alien, Prometheus a des allures de manifeste ou de testament avant l’heure. Il conclut à un vide eschatologique mais aussi refuse le créationnisme, indépendamment de toute religion, sans pour autant refuser à l’Homme le droit de se poser les questions, conseillant simplement de se poser les bonnes questions. Une autre lecture, non moins eschatologique, pourrait déboucher sur une invitation à réfléchir sur l’humanité qui se détruit elle-même. En définitive, puisque l’humanité existe, l’équipe du film semble l’inviter à se demander non pas d’où venons-nous mais que pouvons-nous faire de cette existence.
A côté de l’horreur des parasites qui pénètrent les chairs se développe une métaphysique. Prometheus n’est donc pas qu’un plaisir pour les yeux, servi par des acteurs bien dirigés (Michael Fassbender promène un léger sourire cynique sur un visage flegmatique) au cours de scènes parfois éprouvantes, notamment quand elles sont obstétriques.
Gageons que le film donnera, au public qui ne l’aurait jamais vu, l’envie de voir Alien et ses séquelles.