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LE CHEVALIER BLACK
samedi 5 janvier 2013, par
Gil JUNGER (1954-)
Etats-Unis, 2001, The Black Knight
Martin Lawrence, Marsha Thomason, Tom Wilkinson, Vincent Regan
Jamal Walker travaille dans un petit parc d’attraction à la thématique médiévale sur le point de voir ouvrir prochainement un concurrent direct aux moyens plus ambitieux. Il n’y a guère que pour lui que ce n’est pas un souci, car il entend bien être le premier à aller frapper à la porte de la concurrence. En attendant, en travaillant à nettoyer ce qui ressemble plus à un dépotoir qu’aux douves d’un château même en carton-pâte, il met la main sur un médaillon et se retrouve dans ce qu’il croît être au départ le nouveau parc d’attraction (ce qui n’est pas vraiment idiot, vu que les décors évoquent bien ce genre d’endroit). Ayant involontairement réussi à se faire héberger par le roi, il réalise lors d’une exécution qu’il est réellement au moyen âge, dans l’Angleterre de l’an 1304, sous le règne d’un usurpateur qu’un groupe de rebelles entend bien renverser pour restaurer sur le trône la reine déchue. Contacté par la rébellion, représentée par Victoria, Jamal se refuse à participer à un combat qui n’est pas le sien, en dépit du sex appeal de la jeune femme qui n’en use pas. Cependant les valeurs de la chevalerie ou les ennuis que peut s’attirer un balourd comme lui, sont très motivants.
Votre serviteur reconnaît volontiers ne pas cracher sur un peu de lourdeur de temps en temps. La machine à démonter le temps vous le rappelle et, comme Alexandre Dumas, avec le talent en moins, il n’est pas contre le viol de la vérité historique à la condition que l’on sait. Toutefois, Le chevalier black n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Mélange d’un Yankee à la cour du roi Arthur à la sauce noire - ce qui a déjà été fait avec Whoopi Goldberg dans Un chevalier hors du temps en 1998 et donc l’empêche de recaser Camelot et ce qui va avec - et de l’histoire de Robin des bois, le scénario repose entièrement sur sa leçon de morale chevaleresque et sur les épaules de Martin Lawrence. Or, celui-ci n’a pas la carrure. Le générique - une séance de préparation face au miroir de la salle de bain - suffirait à donner une idée du manque de talent comique de l’acteur, sorte de Jim Carrey pour le côté clown multipliant les mimiques à l’infini, la folie en moins.
Comme cela ne suffit pas, a été rajouté un tombereau de blagues renvoyant à la culture populaire de la communauté afro-américaine, depuis la gestuelle supposée "in" jusqu’aux allusions aux sportifs émérites qui la représentent (parfois) en passant par le RnB mais pas par le rap contrairement à ce qui est annoncé sur l’affiche. De Mohammed Ali à Tiger Woods, pas un ne manque. Certes, la réalisation entend bien se moquer de la première tout en flattant les seconds. La vulgarité en moins, le film François Ier de Christian-Jaque avait déjà tenté cette introduction du populaire dans le royal, avec autrement de succès.
A cela, il faut ajouter aussi quelques répliques bien graveleuses ou quelques scènes un peu scatologiques, qui limite parfois l’humour du film de Gil Junger à du pipi-caca et surtout donne des rapports homme-femme et de la sexualité une vision fausse qui pourrait induire en erreur les jeunes générations qui le regarderait sur une chaîne qui leur est propre, à une heure qui leur est accessible (Gulli pour ne pas citer le nom).
C’est du lourd, du très lourd.