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Flux
samedi 21 juillet 2012, par
Stephen BAXTER (1957-)
Royaume-Uni, 1993
Le Bélial’, 464 pages, 2011.
Flux est le troisième volet du premier cycle de Stephen Baxter, enfin traduit en français, celui des Xeelees. A l’instar de Gravité et de Singularité, il s’agit d’un roman indépendant, qui se situe chronologiquement à quelques milliers d’années d’écart dans le futur du premier tome (la thématique d’ensemble de Gravité et de Flux étant également relativement proche).
Toutefois, si l’on se penche sur l’intrigue proprement dite, telle qu’elle apparaît dans une bonne moitié du livre, il y a de quoi être surpris par son manque d’originalité, particulièrement pour le regard d’un historien. Tout commence en effet avec une tribu nomade, qualifiée par elle-même d’Êtres humains, en proie à des difficultés naturelles ponctionnant régulièrement le nombre de ses membres. Suite à une de ces catastrophes, une jeune femme, Dura, implicitement bombardée nouvelle chef de la tribu, va chasser dans la forêt proche afin de reconstituer le cheptel perdu. Elle est pour ce faire accompagnée d’Adda, le plus vieux de la tribu, et de son jeune frère Farr. Malheureusement, tout ne se déroule pas comme prévu, et pour sauver Farr, Adda se retrouve grièvement blessé. Sa survie passe alors par la rencontre avec un habitant sédentaire, Toba Mixxax, propriétaire d’une ferme d’un front pionnier, qui accepte bon gré mal gré de transporter les trois nomades jusqu’à la cité de Parz. Ils vont y faire l’expérience de la promiscuité, de la civilisation mais aussi de la hiérarchie sociale, cette dernière n’étant pas toujours justifiée…
Oui, mais voilà : loin d’être un roman sur les premiers âges historiques de l’humanité, Flux se déroule tout entier à l’intérieur d’une étoile ! Et ce contraste sensible, entre une histoire a priori banale, et un cadre qui ne l’est absolument pas, s’il peut permettre de faciliter l’identification du lecteur, laisse également l’impression tenace d’un manque d’ambition dans sa totalité. Il n’en reste pas moins que Stephen Baxter nous sidère, au plein sens du terme, avec ses descriptions pointues sur le plan scientifique de la vie de ces post humains dans le manteau stellaire, au métabolisme radicalement différent du nôtre, tout en partageant certains points communs avec notre anatomie, du fait qu’ils ne sont qu’une création génétique, un rameau artificiel de l’humanité originelle. Les différences de perspectives, telles qu’elles pouvaient apparaître par exemple dans Rendez-vous avec Rama, sont ici démultipliées, demandant parfois quelques solides prérequis.
L’intrigue se fait plus passionnante avec les bouleversements qui touchent la Cité, et surtout avec l’expédition que tentent son souverain et Dura, afin de tenter de trouver une solution en plein cœur du noyau de l’étoile, menacée de destruction par les Xeelees. On retrouve à ce moment les visions plus démesurées dont est coutumier Stephen Baxter, ouvrant possiblement sur le quatrième volet du cycle des Xeelees, avec en prime la critique de la manipulation des individus (ici dans une finalité militaire) et l’éloge du volontarisme, typiques de l’auteur.