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FRANKENSTEIN (1994)
2000, par
Kenneth BRANAGH (1960-)
Etats-Unis, 1994, Mary Shelley’s Frankenstein
Robert De Niro (le Monstre), Kenneth Branagh (Frankenstein), Tom Hulce (Henry Clerval), Helena Bonham Carter (Elizabeth), John Cleese (Dr. Waldeman)...
Branagh, à qui l’on a dû l’excellentissime Beaucoup de bruit pour rien, s’est par la suite lancé dans les adaptation littérales de grands classiques : Hamlet (avec cette splendide interprétation de Gérard Depardieu... allez, cinq mots au maximum, dont deux rien que dans la bande-annonce), et surtout ce Mary Shelley’s Frankenstein au casting luxueux, incluant rien moins que Robert De Niro dans le rôle de Karloff.
Mais qu’allaient-ils tous faire dans cette galère ?
Ceux qui se souviendront de Dead Again, autre film de Branagh - fantastique, d’ailleurs - pourront se demander si un de ses thèmes de prédilection ne serait pas la folie. En ce sens, effectivement, on peut comprendre ce qui l’a poussé à interpréter Hamlet et le Baron Frankenstein, ce mégalomane qui vise rien moins que devenir Dieu. C’est une première, je crois, au cinéma, de négliger le Monstre pour s’intéresser uniquement à son créateur, et on aurait pu en tirer quelque chose d’intéressant ; l’ennui est que le réalisateur s’englue dans ses techniques théâtrales, les mêmes qui ont très bien fonctionné dans Beaucoup de bruit et pas du tout dans Hamlet. L’adaptation du théâtre à l’écran est toujours chose malaisée. Pourquoi ce film ne décolle-t-il pas ?
Je ne peux émettre que des suppositions, mais il me semble qu’il y a un peu trop de fureur, d’agitation dans ce film, peut-être à cause de l’ambition affichée d’adapter tout le roman. Whale ne s’y était pas frotté, on s’en souvient, en 1931. Tout comme dans l’adaptation de Dune par David Lynch, ce serait cette surcharge qui "tuerait" les personnages. Autre possibilité, justement ce changement à 180 degrés de perspective : changement pas totalement réussi puisque Frankenstein est trop grandiloquent, pas assez crédible pour une identification.
Un film évitable.