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FREDDY CONTRE JASON

jeudi 2 octobre 2003, par Francesco, le mage Kélé

Réalisateur : Ronnie YU

Année : Etats-Unis, 2003, Freddy vs. Jason

Acteurs : Robert Englund, Ken Kirzinger

Depuis le temps qu’on l’attendait, cette confrontation ! A ma gauche, Freddy Krueger, tueur de petites filles dans la vie et tueur onirique d’adolescents idiots depuis son lynchage. A ma droite, Jason Voorhees, indestructible trisomique mort-vivant traumatisé par sa noyade alors que les moniteurs censés le surveiller se reproduisaient consciencieusement. Le premier est un cérébral et un bavard ; l’autre ne pipe pas mot et se contente de tuer froidement. Alors, qui va gagner ?

Je me demande si on n’aurait pas pu attendre plus longtemps. Non pas que le film soit mauvais. C’est juste qu’il n’apporte que ce qu’il promet. Et que cette vieille commande va très vite se faire oublier. En ce qui concerne le prétexte, Freddy Krueger, comme tous les croquemitaines, ne peut ficher la trouille que si les enfants s’en souviennent. Et les hommes semblent avoir réussi leur coup : tous les adolescents susceptibles de prononcer le nom de Freddy sont à l’asile, sous l’emprise d’une drogue qui les empêche de rêver. Freddy a une parade : il envoie Jason commettre un massacre dans son fief d’Elm Street. Ce qui fait qu’on va immédiatement penser à Freddy. Qui reprend du poil de la bête. Et mourez jeunesse ! Mais, à propos de bête, on n’arrête pas Jason comme ça, et Freddy se fait piquer la plupart de ses proies. Le croquemitaine n’a pas le choix : il doit arrêter le mort-vivant pour reprendre possession de son territoire.

Pendant ce temps, les hommes (et certains spectateurs) tentent de comprendre quelque chose à cette histoire. Car elle est truffée de références aux sept Freddy et aux dix Jason précédents (sauf peut-être Jason X, qui se passe dans le futur). Le film commence d’ailleurs par un montage des meilleurs effets spéciaux des Freddy et l’apparition de la mère de Vorhees. Mais le rappel des faits (à l’intention de ceux qui sont nés récemment et qui ne vivent pas dans un vidéo-club) est tellement verbeux qu’on attend avec impatience les scènes d’action avec Jason. Il tue et n’en rajoute pas, lui. Encore que. Le sang a une sévère tendance à gicler dans tous les sens et largement au-delà des capacités de production des corps humains.

En tout cas, Ronny Yu, le réalisateur, nous donne tout ce qu’on lui demande : une fille nue à gros seins dès les premiers plans ; un plein camion de cadavres, dont une partie éliminée lors d’une rave-partie ; des références à la pelle (mais comprend qui peut) ; une scène onirique hilarante où un clone de Jay (des films de Kevin Smith) rencontre la chenille au narguilé d’ Alice au Pays des merveilles pour avoir abusé des cigarettes qui font rire (mais c’est la seule scène drôle). Et de la baston. Parce qu’on est là pour ça finalement : la lutte entre Freddy et Jason. Chacun combattra assez longuement sur son propre terrain (le rêve et le camping de Crystal Lake). Chacun développera une technique qu’on ne lui connaissait pas. On se croirait presque dans un jeu vidéo. C’est très joliment fait. Et terriblement vain. Parce que, dans le match qui opposait l’industrie à la création artistique dans ce film, on sait très bien qui a gagné.

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