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STEAMBOY

samedi 9 février 2013, par von Bek

Katsuhiro OTOMO (1954-)

Japon, 2004, スチームボーイ

Dans la famille Steam, l’on est inventeur de père en fils. Tandis que son père et son grand-père sont partis travailler sur un mystérieux projet pour la fondation américaine O’Hara, le jeune Ray continue ses recherches en parallèle à un travail d’usine à Manchester. L’arrivée d’une mystérieuse sphère dotée d’une valve envoyée par son grand-père précède de peu l’intrusion d’hommes de main de la fondation venu récupérer l’objet, puis le retour dudit aïeul venu annoncer le tragique décès du père. Conformément aux instructions de grand-père, Ray se refuse à la leur livrer et fuit. Après une épique course-poursuite, Ray est capturée par la fondation et se retrouve prisonnier dans leur pavillon de l’exposition universelle de 1866. Non sans surprise, il retrouve un père qu’il croyait mort et prêt à mettre ses connaissances technologiques au service des marchands de canon de la société O’Hara. Celle-ci se propose de faire une démonstration de la maîtrise technologique en présentant son armement lors de l’inauguration de l’exposition. Ayant parvenu à s’échapper, Ray avertit les autorités britanniques : la démonstration prévue se transforme alors en combat guerrier en pleine exposition.

Steamboy n’a pas rencontré que des éloges, en particulier chez quelques fans d’Akira qui lui reprochent d’être un peu brouillon et pas assez travaillé quant aux idées. Pourtant le film constitue à mon sens une très belle mise en image du courant steampunk avec ses machines à vapeur, ses engrenages mécaniques qui remplacent avec de l’avance l’électronique et ses dirigeables. Certes l’idée d’une vapeur plus pure que les autres, mise en réservoir sous pression ne tient guère la route aussi bien techniquement que scientifiquement. L’idée qu’une eau particulièrement pure produise une vapeur différente a quelque chose de caricaturalement japonais.

Trouver que Steamboy tient un discours peu original, c’est oublier que nous n’avons pas à faire à une technologie future mais à une technologie passée. En plaçant dans la bouche de ses personnages, un discours sur l’utilité et l’éthique de la science, avec des variations subtiles selon les protagonistes, Otomo a parfaitement rendu l’atmosphère positiviste du XIXe siècle, tout comme son utilisation militaire en souligne le nationalisme. En plaçant son action dans le cadre de l’exposition universelle de 1866, le réalisateur l’inscrit dans un contexte restituant parfaitement cette atmosphère : un mélange de progrès scientifique et de vanité chauvine. C’est davantage l’idée d’une démonstration armée dans ce cadre et contre la première puissance du monde, qui paraît peu crédible.

A l’instar des grands dessins animés japonais, Steamboy est une petite merveille graphique, fluide, très sympathique à voir.

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