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Nécroscope

Evil Read I

samedi 23 mars 2013, par Maestro

Brian LUMLEY (1937-)

Grande-Bretagne, 1986

Bragelonne, 2009, 504 p.

Nécroscope est sans doute la série de Brian Lumley la plus connue, devant son cycle de Titus Crow. Après avoir fait l’objet d’une première publication en français dans les années 90, cette nouvelle édition assurée par Bragelonne privilégie le grand format, sous une couverture plutôt réussie.

S’éloignant -en partie seulement, nous y reviendrons- de l’univers lovecraftien qui lui est si cher, Brian Lumley explore cette fois le mythe du vampire. Mais il le fait à sa manière, postulant, derrière les diverses légendes que nous connaissons tous et qui se sont épanouies dans la littérature fantastique, l’existence d’un fond de vérité. Autre intérêt de la série, le fait qu’elle se déroule en pleine guerre froide, dans les années 70 et 80 du siècle passé. Lumley prend d’ailleurs le temps de planter le décor et les personnages qui en sont les piliers. Tout commence à Londres, au siège d’une agence gouvernementale plus secrète que les autres, en charge des phénomènes paranormaux. Le successeur présumé de son directeur, récemment mort d’une attaque cardiaque, voit en effet une apparition anonyme lui raconter les itinéraires parallèles de deux individus. Le premier, Harry Keogh, que l’on suit de son enfance à l’âge adulte, est capable d’être habité par les esprits de certains morts, parfois décédés depuis des siècles : il est le nécroscope du titre. Le second, Boris Dragosani, valaque mais enfant abandonné, s’est retrouvé engagé par un service soviétique concurrent du KGB employant des ESPerts ; il faut dire que l’homme peut, lorsqu’il se met en transe, lire les souvenirs des morts. C’est d’ailleurs par lui que l’on découvre la réalité des Wamphyri. Près du village où il a été élevé, Dragosani a en effet très tôt découvert la présence d’une entité souterraine, qui lui a avoué être son véritable géniteur.

Tué il y a près de cinq siècles, la créature en a plus d’une dizaine derrière elle, et s’avère être un wamphyri, une espèce qui semble en voie d’extinction, et dont le lien avec Lovecraft tient à sa nature apparente de parasite en forme de ver qui habiterait les corps humains. On retrouve dans ce premier tome le sens du récit typique de Brian Lumley, épicé de davantage de scènes sexuellement explicites et franchement gore, et si les choses prennent un peu de temps à se mettre en place, la succession de révélations sur les wamphyri n’en a que plus d’intensité. Peu à peu, le rythme s’accélère, et les enjeux acquièrent une ampleur proprement cosmique, particulièrement à partir des révélations faites à Harry Keogh par l’esprit du mathématicien Moëbius. Néanmoins, alors que Brian Lumley nous avait habitués au respect de la science-fiction matérialiste d’H.P. Lovecraft, il s’en éloigne ici nettement, dans la mesure où l’on ne perçoit absolument pas d’explication matérialiste de la survivance éternelle des esprits des morts. Autre limite de ce premier roman, le manichéisme politique qui le traverse : Harry Keogh est incontestablement le gentil de l’histoire, au service d’une Grande-Bretagne pacifique, tandis que Dragosani est à l’image de l’URSS mise en scène, une superpuissance sans pitié et qui ne cherche qu’à s’étendre jusqu’à atteindre la domination mondiale.

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