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Wamphiry !
Nécroscope 2
samedi 20 avril 2013, par
Brian LUMLEY (1937-)
Grande-Bretagne, 1988, Vamphyri
Alors que l’intrigue du premier tome s’était conclue comme celle d’un roman pratiquement autonome, Wamphyri ! reprend le fil exactement là où les choses en étaient restées. Après la bataille dantesque ayant eu le QG du service d’ESPionnage soviétique comme cadre, un nouveau responsable, Felix Krakovitch, est validé par Brejnev, mission lui étant imparti de reprendre l’initiative face aux Britanniques. De son côté, son alter égo occidental, Alec Kyle, recueille les nouvelles révélations apportées par un Harry Keogh désormais orphelin de corps et exilé dans l’espace de Möbius.
A partir de ces deux vues par le sommet, deux trames distinctes nous sont proposées. La première nous apporte des révélations sur les origines de Thibor Ferenczy, la créature qui était au cœur du volume précédent. En plein Moyen Âge, nous voilà plongés dans les conflits féodaux impliquant Valaques, Hongrois et autres proto Russes ; Thibor, guerrier impitoyable au service du prince Vladimir de Kiev, se retrouve confronté à un être défiant le temps, par lequel il acquerra bien malgré lui l’immortalité. L’autre trame se place de nos jours, c’est-à-dire dans la seconde moitié des années 1970. On découvre ainsi qu’avant que Dragosani devienne adulte, la Chose très ancienne enfouie dans le sol roumain avait transmis une partie d’elle-même à un bébé encore dans le ventre de sa mère, Yulian Bodescu. En grandissant, ce citoyen britannique devient peu à peu un Wamphyr, constituant dès lors une nouvelle menace.
On l’aura compris, en dehors des éclairages sur le passé de Ferenczy et sur le caractère rémanent des Wamphyri, peu de réelles nouveautés sont au programme de ce second épisode. La lecture n’en reste pas moins prenante, avec une intensification croissante des enjeux dramatiques et un climax aussi intense qu’inattendu, grâce au savoir-faire de Brian Lumley et à ses descriptions volontiers gore, dont on sent qu’elles sont largement tributaires de son expérience lovecraftienne (tentacules et autres pseudopodes sont en effet légions !). Mais il est clair que Yulian remplit en partie le rôle tenu précédemment par Ferenczy, avec au passage des moments qui évoquent le film La Malédiction (la séquence du baptême avorté), tandis que ce que l’idée des Wamphyri derrière les vampires apportait d’original à Nécroscope est ici dominée par un affrontement finalement relativement classique entre humains et créatures mortes-vivantes (on aurait bien vu un John Carpenter porter à l’écran ce Wamphyri !).
Plus étonnant, alors que le cycle de Titus Crow nous montrait que les créatures du mythe de Cthulhu n’étaient pas invincibles et que leur victoire finale n’était pas écrite, Brian Lumley semble adopter ici, au vu des découvertes d’Harry Keogh dans l’espace de Möbius, l’idée d’un destin écrit à l’avance, matérialisée par l’ouvrage de modernes Parques…