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LE VOLEUR DE BAGDAD (1940)

samedi 20 avril 2013, par von Bek

Ludwig BERGER (1892-1969), Michael POWELL (1905-1990), Tim WHELAN (1893-1957)

Grande-Bretagne, 1940, The Thief of Bagdad

Sabu, Conrad Veidt, June Duprez, John Justin, Rex Ingram.

A Bassorah, un riche marchand fait engager un mendiant aveugle guidé par un chien particulièrement malin pour réveiller une princesse plongée dans un sommeil magique. Ahmad, le mendiant raconte son histoire et celle de son chien qui est en fait Abu, un jeune voleur de Bagdad, qui l’a aidé, lui, Ahmad, souverain de Bagdad, à sortir de ses propres geôles où l’avait enfermé son vizir Jaffar, puis à rencontrer la princesse de Bassorah dont il était tombé amoureux. Convoitée aussi par Jaffar, la princesse s’enfuit, tandis qu’Ahmad et Abu sont l’un aveuglé, l’autre transformé en chien, par la magie de Jaffar et ce jusqu’à ce que ce dernier tienne la princesse dans ses bras. Las, Ahmad ignore que le riche marchand n’est autre que Jaffar et qu’il faudra aux deux amis affronter mille périls pour triompher de l’adversité.

Le nombre conséquent de films s’intitulant Le Voleur de Bagdad donne une piètre image de la ville des mille et une nuits. Cette version là, la deuxième en titre après celle de Walsh en 1924, quoique britannique, est hollywoodienne jusqu’au bout des ongles, à commencer par sa thématique et un discours sur la liberté et l’innocence des enfants qui continue de perdurer. Les moyens déployés sont aussi hollywoodiens : utilisation de la couleur, emploi d’un jeune premier au sourir narquois (Sabu, découvert par le public dans Elephant-Boy), des effets spéciaux novateurs (le premier grand bluescreen de l’histoire du cinéma) pour mettre en scène le cheval volant ou le génie sortie de sa bouteille. Le film est donc ambitieux, à l’image de son producteur, Alexandre Korda, déjà à l’origine du non moins ambitieux Les Mondes futurs. Officiellement, il a épuisé trois réalisateurs pour son film. Officieusement, cinq ont opéré, dont son frère, avant de terminer l’oeuvre aux Etats-Unis, soit-disant à cause de la guerre qui venait d’éclater.

Pour autant, ce Voleur sort du schéma classique du film hollywoodien des Mille-et-une-Nuits, car, si le voleur devient bien un prince, il n’est pas le seul prince du scénario. Ahmad, roi de Bagdad, apparait d’ailleurs comme un personnage certes courageux, mais aussi bien impulsif, incapable de résister au désir, et qui, sans beaucoup d’originalité, devra apprendre de la vie.

Mélange de plusieurs contes où figure même une allusion à Sinbad, Le Voleur de Bagdad joue aussi bien sur l’exotisme du genre des films de Mille-et-une-Nuits que sur celui de l’Empire britannique. S’il n’est pas un grand film, il n’en demeure pas moins un essai honorable, techniquement novateur, bien supérieur à un film du même genre comme Sinbad le marin.

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