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PACIFIC RIM
samedi 20 juillet 2013, par
Guillermo DEL TORO (1964-)
Etats-Unis, 2013
Charlie Hunnam, Idris Elba, Rinko Kikuchi, Charlie Day, Burn Gorman, Max Martini, Robert Kazinsky, Ron Perlman
Je le confesse : à la différence de Guillermo Del Toro, je ne suis pas un fan des gros monstres japonais éventreurs de gratte-ciel et écraseurs de voitures. Dans ma prime jeunesse, les Spectreman et autre X-Or - les héros diffusés à la télé françaises qui combattaient les kaijus - m’apparaissaient davantage comme des obstacles sur le chemin du dessin animé, japonais lui aussi le plus souvent, que j’attendais avec impatience. Moi, mon truc, c’était plutôt Goldorak, une bonne raison pour aller voir Pacific Rim donc...
Dans le film de Del Toro, les kaijus sortent d’une porte dimensionnelle située au fond d’une crevasse de l’Océan Pacifique et attaquent les villes littorales. Passés les quatre ou cinq premiers monstres, les pays du monde entier se sont associés pour élaborer une riposte adaptée : les Jaegers, des robots géants pilotés par deux personnes au moins dont les systèmes nerveux sont synchronisés. Les frères Becket pilotent le jaeger Gipsy Danger jusqu’à ce qu’un kaiju mette un terme à leur collaboration en tuant l’aîné des deux. Alors que les attaques se font de plus en plus fréquentes, le recours aux jaeger tombe en désuétude, les autorités préférant bâtir un mur autour des villes. Le commandant des jaeger, persuadé que la nouvelle stratégie est une erreur parce que les kaijus sont de plus en plus puissants, concentre ses derniers moyens pour monter une opération visant à clore la brèche avec une bombe thermonucléaire. Manquant de pilotes mais aussi de jaegers, il fait appel à Raleigh Becket en lui confiant Gipsy Danger mais aussi sa fille adoptive comme copilote.
Si je ne tiens compte que de la thématique, ce qui constitue quand même le cœur du projet, je ne peux nier que Pacific Rim soit une réussite. Celle-ci est bien sûr visuelle : des effets spéciaux très soignés, des combats visibles fortement inspirés par le catch (il me semble), des créatures très bien imaginées. Elle est aussi due au fait que l’on retrouve les ingrédients de ses sources d’inspirations. C’est le cas de l’invasion extra-terrestre, de l’idée de la porte-transdimensionnelle. Rien d’innovant dans la SF mais ce sont des ingrédients quasi-incontournables du genre.
Je suis beaucoup moins satisfait des personnages et des solutions adoptées. Les premiers sont caricaturaux et, même si l’on peut dire qu’ils doivent l’être dans ce genre de film, le coup de la tête brûlée qui n’obéit pas aux ordres et met en danger les autres, c’est certainement la personnalité la plus fréquente du cinéma américain et pas que depuis Top Gun. Le personnage du marshall Stacker Pentecost est aussi caricatural dans sa personnalité de pète-sec galonné (encore une fois je pensais au CAG joué par James Tolkan dans Top Gun) et en plus ne sait pas haranguer ses troupes, sans doute desservi par des dialoguistes bas de gamme. J’en passe et des meilleures, la seule bonne idée étant le personnage de Mako Mori, très bien joué par Rinko Kikuchi. Le recours au japonais, y compris dans la VF, apporte d’ailleurs une touche d’authenticité.
En revanche, j’ai franchement été agacé par la solution adoptée pour fermer la brèche. Outre que ce n’est pas du tout dans l’esprit du genre - les Japonais n’étant pas très portés sur l’utilisation du nucléaire, on se demande pourquoi -, balancer une bombe nucléaire de l’autre côté d’une porte dimensionnelle n’est pas nouveau - on remontera à Stargate - et a déjà été utilisé récemment dans Avengers. D’une manière générale, le cinéma américain abuse de l’arme nucléaire, sans doute parce qu’elle est la plus puissante de l’arsenal terrien, sans réfléchir avec une logique scénaristique qui devrait pousser à conclure qu’une technologie capable de franchir des distances incommensurables doit bien rigoler devant l’arme atomique.
Ces deux aspects, personnages et dénouement, ont suffit à me gâcher un peu le film. Mais peut-être vieillis-je ?
Messages
1. PACIFIC RIM, 20 juillet 2013, 16:02, par von Bek
Et encore je suis passé sur d’autres répliques débiles servant à expliquer des pirouettes insolubles du scénario, comme celle-ci, alors que le jaeger de Chuck est en rade dans la baie de HK :
Gypsy Danger n’est pas numérique, il est analogique : il a un réacteur nucléaire
A partir du moment, où c’est de la SF, a-t-on le droit d’écrire, faire dire et dire n’importe-quoi ?