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La Voie de la colère

samedi 12 avril 2014, par von Bek

Antoine ROUAUD (1979-)

France, 2013

Bragelonne, 480 p.

ISBN : 9782352947004

Avec La Voie de la colère, c’est la deuxième fois cette année, après Le Chevalier de Pierre Pevel, que les éditions Bragelonne brandissent haut et fort l’étendard de la fantasy française partant à la conquête du monde anglo-saxon. Est-ce de l’audace, suscitée par la certitude d’avoir déniché une perle rare, ou de la prétention publicitaire ?

Dans une République bâtie sur les ruines d’un Empire renversé, une jeune historienne à la recherche de l’épée impériale pousse un vieil ivrogne à se remémorer les événements qui ont fait de lui, Dun-Cadal, ancien général de l’Empereur, une ombre de lui-même. Comment, blessé alors qu’il combattait une révolte populaire étonnamment résistante, il noua connaissance avec un jeune garçon dont il fit son disciple, et comment l’Empire s’effondra doucement mais violemment sous les coups extérieurs et les sapes de l’intérieur, et avec lui l’ancienne religion bâtie autour d’un livre perdu et d’un contrôle des savoirs. Le passé rattrape le vieux soldat quand un assassin qu’il croit reconnaître s’en prend aux dignitaires de la République. Mais les apparences ne sont pas toujours ce qu’elles sont.

Au risque de me faire encore des amis, j’ai préféré le livre de Rouaud à celui de Pevel (dont je tiens à dire que je l’ai aimé, même si mon propos à son sujet n’est pas dithyrambique) et ce même si le style de Pierre Pevel est à mon sens bien supérieur. A l’instar du Chevalier, Antoine Rouaud a su fonder son récit sur les intrigues politiques, les conspirations d’alcôves, les alliances entre grands, l’esprit familial de la noblesse. L’intrigue se veut aussi subtile et arrive à surprendre tout en laissant une large possibilité au lecteur de deviner quelques petites choses, comme par exemple la très évidente identité de l’assassin ou d’autres moins évidentes, mais ce livre a deux qualités importantes à mes yeux que n’a pas le dernier roman de Pierre Pevel.

En premier lieu, l’auteur livre ici un récit qui se suffit à lui-même. Pas de fin frustrante qui laisse le héros en train d’être torturé, mais une fin ouverte qui autorise une suite ou non. Même si c’est le premier livre d’une série nommée Le Livre et l’épée, en plus d’être le premier livre de l’auteur, on pourrait fort bien admettre que le deuxième volume, dont on espère qu’il verra le jour, ne prenne pas la suite immédiate du premier.

Ceci parce que, en deuxième lieu, l’univers imaginé par Antoine Rouaud m’a séduit. Non pas que je le trouve original, car de mon point de vue je n’ai encore jamais rencontré de roman de fantasy qui le soit vraiment, ayant tendance à trouver le genre beaucoup plus homogène que la science-fiction, mais, si La Voie de la colère en emprunte des chemins balisés – un renversement de régime, une magie fondée sur un contrôle d’une force universelle, un assassin officiel, etc... -, certains ne m’en ont pas moins séduit, en particulier l’aspect religieux qui n’est pas omniprésent mais occupe une place très conséquente dans l’intrigue et surtout permet de donner matière à plus de livres à l’avenir, souhaitons le !

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