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QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ?

L.A. Confidential

samedi 14 décembre 2013, par von Bek

Robert ZEMECKIS (1951-)

Etats-Unis, 1988, Who Framed Roger Rabbit ?

Bob Hoskins, Christopher Lloyd

Je suis allé voir deux fois Qui veut la peau de Roger Rabbit ? en 1988. Parce que j’ai pleuré de rire à la vision du dessin animé d’ouverture, que j’ai adoré voir réunis dans un même film, fut-ce le temps d’une scène, quelques uns des personnages de mes dessins animés cultes alors qu’ils appartenaient à des compagnies différentes. Le duo des deux canards était génial à mes yeux d’adolescent. Il l’est toujours maintenant.

Je pourrais dire aussi que je suis resté bouche bée devant la virtuosité technologique qu’il constituait alors. L’insertion de dessins animés dans un film classique n’en était pas à ses débuts (cf. de nombreuses productions Disney à commencer par Mary Poppins), mais elle atteignait là une qualité nouvelle prometteuse pour l’avenir, que le numérique a complétement chamboulé. Regardant le film aujourd’hui, je ne retrouve pas le même ébahissement et les insertions ne me semblent plus aussi naturelles.

Pourtant je continue d’adorer ce film. Ceci parce que le scénario m’avait séduit. Avec son mélange d’enquête policière réaliste - un lapin, acteur de dessins animés est accusé d’avoir assassiné un magnat de l’industrie des farces & attrapes parce que celui-ci fréquentait sa femme dont le physique a de quoi susciter une énucléation oculaire d’un loup de Tex Avery. Le lapin trouve refuge auprès du détective privé Eddie Valliant, un toonophobe quelque peu tombé dans l’alcool -, il offre une intrigue qui le rend accessible aux adultes, renforcée de quelques remarques attribuant volontiers aux personnages animés une sexualité pour eux qui en sont souvent dénuée dans les cartoons. Conjugué à un traitement délirant digne des Looney Tunes pour ne citer qu’eux, le scénario est impeccable à mon sens dans sa logique propre et s’enorgueillit de personnages haut en couleurs : les fouines adjointes judiciaires sont inénarrables quoique pas assez pour leur propre santé. Quand Ed se prépare à enquêter à Toonville, la cité des toons, il s’arme d’un pistolet toon. Bien évidemment, cela ne peut manquer de dégénérer.

Ce n’est que bien plus tard, après avoir vu Le Faucon maltais entre autres films, que j’ai pleinement apprécié l’hommage au film noir des années 40 qu’est Qui veut la peau de Roger Rabbit ? et même l’hommage au cinéma dans son entier qu’il constitue. Une mise en abyme classique depuis Hamlet. Encore récemment, après ne pas avoir vu le film depuis plus de dix ans, je découvris une référence qui m’avait échappée avec l’allusion à Harvey, le film de Henry Coster traitant d’un lapin imaginaire. Que l’action de Roger Rabbit se situe en 1947 et que le film de Koster date de 1950 ne me gène pas.

A la sortie de je pensais naïvement que le film de Zemeckis à la fois marquait les derniers progrès technologiques et préfigurait des évolutions futures appelant ce genre à se multiplier. Sur ce dernier point, je me trompais, cinq ans après Steven Spielberg sortait Jurassic Park.

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