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Coeur d’acier

dimanche 26 juin 2016, par von Bek

Brandon SANDERSON (1975-)

Etats-Unis, 2013, Steelheart

Je ne suis pas vraiment sûr de ce qui m’a conduit à lire Cœur d’acier de Brandon Sanderson : la couverture aux allures très évocatrice de comics de l’édition de poche (genre type musclé en dans un costume en lycra qui gratte et dans une posture suant la puissance et la pugnacité) ? le nom de Brandon Sanderson, gage de sérieux pour moi qui n’ait pourtant rien lu d’autre de lui que La Voie des rois ? l’envie d’échapper un temps à une infinissable quoique brillante biographie de Talleyrand ?

En dépit de ces multiples raisons et de la relative brièveté du livre (environ 500 pages imprimées pas trop petit), j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, celle d’un jeune garçon dont le monde s’est effondré avec celui de millions d’autres quand des êtres humains ont développé des pouvoirs surhumains et ont commencé à exercer leur domination en faisant régner la terreur le plus souvent. Baptisés épiques, ils ont des pouvoirs très variés et très inégaux. Celui d’entre eux qui se fait nommer Cœur d’acier est invulnérable, peut voler, tuer d’un simple geste et, sous la proie de la colère, transformer la matière non-organique en acier. Juste avant de soumettre Chicago, et accessoirement d’en métalliser une bonne partie, il a tué le père de David qui venait pourtant de lui rendre service et accidentellement de le blesser. David est dès lors le seul témoin survivant d’un événement incroyable : il a vu couler le sang de Cœur d’acier et il se jure bien de le revoir un jour. Dix ans plus tard, il entre en contact avec les redresseurs, un groupe d’humains qui se bat contre les épiques en les assassinant, mais jamais encore les redresseurs ne se sont attaqués à un épique aussi puissant que Cœur d’acier... jusqu’à ce que David les en convainc.

Dès le début de ma lecture, j’ai trouvé la mise en scène plutôt légère, surtout si l’on compare avec La Voie des rois. Quelque part le récit se rapprochait bien des histoires de comics : événements et personnages semblent complètement improbables : jeune homme qui passe 10 ans à travailler en usine mais qui parvient à réunir une documentation de folie sur les épiques en dépit de la paranoïa de ceux-ci ; groupe de justiciers disposant d’armes sans que leur financement ne soit explicité. La rapidité du récit contrastait trop avec la méticulosité de l’auteur ; cela sentait à plein nez le roman pour jeunes adultes (beurk que je déteste cette expression). Une petite recherche sur l’internet anglophone a confirmé l’a priori et le fait que l’éditeur français n’avait pas jugé bon de le mentionner.

Cela n’ôte cependant pas quelques qualités à l’ouvrage. A commencer par le fait que l’auteur est un excellent narrateur qui sait distiller les révélations tout en laissant entrevoir au lecteur qu’il y a anguille sous roche. Lisant Cœur d’acier, on ne peut manquer de se demander comment les redresseurs pensent parvenir à leur fin ? Et puis progressivement, Brandon Sanderson prend quand même soin d’expliquer certains aspects de l’univers qu’il a créé. Il sait aussi faire preuve d’humour et à plusieurs niveaux, n’hésitant pas à se moquer des comics par exemple.

Cœur d’acier n’est certainement ni le meilleur roman de Sanderson ni un roman génial, mais c’est un roman sympathique et rapide à lire. Une lecture de plage pour ceux qui affectionnent le fantastique mais qui voudrait échapper aux histoires de zombies qui envahissent les étalages.

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