Accueil > CINECSTASY > D > LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE

samedi 11 janvier 2014, par von Bek

Edgar WRIGHT (1974-)

Grande-Bretagne, 2013, The World’s End

Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman, Paddy Considine, Eddie Marsan, Rosamund Pike, Pierce Brosnan, David Bradley

Lors d’une séance de thérapie de groupe, Gary King évoque ce qui a été et reste à ses yeux le meilleur moment de sa vie, la nuit du 22 juin 1990, quand, A-Level en poche, il a entrepris avec ses quatre potes (Oliver, Steven, Andrew et Peter) un véritable barathon, soit la tournée des 12 pubs de leur petite ville provinciale de Newton Haven [1]. Si cette voie maltée connait ses rencontres - notamment quand Gary raconte avoir culbuté la sœur d’Oliver dans les toilettes pour handicapé -, comme le fait remarquer un autre patient, ils ne sont pas arrivés au bout. Il n’en faut pas plus pour décider un Gary qui n’a changé en rien mais seulement vieilli, à rééditer l’événement en le menant cette fois jusqu’au dernier pub, La Fin du monde. Tous les moyens étant bon pour débaucher ces anciens comparses qui ont, eux, mûri, il parvient à ses fins et les cinq mousquetaires s’engagent sur la voie maltée, laquelle s’avère beaucoup plus périlleuse que naguère, non pas parce que la sœur d’Oliver se refuse à Gary, mais parce que quelque chose d’étrange s’est emparé des habitants de Newton Haven.

Troisième épisode de la Blood & Ice Cream Trilogy - une trilogie dont on peut se demander entre parenthèse si elle existait avant le tournage de son premier opus (Shaun of the Dead) et pourquoi son nom français est en anglais d’autant qu’il n’y a pas de sang à proprement parler dans Le Dernier pub - le film surfe sur même humour que les précédents, savant mélange de décalage, de rase-motte sans toutefois basculer entièrement dans le graveleux et d’enfantillage, le tout reposant principalement sur Pegg et son comparse Nick Frost. Même recette certes mais j’ai plus ri que dans Shaun of the Dead. Etait-il besoin de traduire le titre original en s’inspirant de Douglas Adam, chacun jugera de la pertinence de l’idée...

Elle doit sans doute au genre parodié cette fois dans Le Dernier pub à savoir la SF, alors que Shaun s’attaquait au film d’horreur et Hot Fuzz au film policier. Le scénario ne se cache pas de devoir beaucoup au roman de Wyndham Les coucous de Midwich et sans doute à L’invasion des profanateurs de Jack Finney et surtout à leurs adaptations multiples et respectives, sans que pour autant il y ait cette fois de message politique caché. Au contraire le film reprend les poncifs du cinéma de SF comme le droit à la liberté en réponse à une invasion extra-terrestre qui prétend venir aider l’humanité à progresser.

Le Dernier pub n’est pas seulement relié à ses grands frères par des gags communs (le franchissement de palissade...). On y retrouve la même moquerie envers les petites villes provinciales britanniques où il ne se passe jamais rien que dans Hot Fuzz et le même humour fait sur le compte de ces hauts-lieux de la culture anglaise que sont les pubs que dans Shaun. Tout comme dans ce dernier, on se moque des adultes demeurés de perpétuels adolescents. Heureusement, avec son scénario et ses figurants parfois surprenants - Pierce Brosnan est à nouveau confronté à Rosamund Pike -, Le Dernier pub avant la fin du monde n’est pas seulement un mélange des deux premiers films.


[1Soit The First Post, The Old Familiar, The Famous Cock, The Cross Hands, The Good Companions, The Trusty Servant, The Two Headed Dog, The Mermaid, The Beehive, The King’s Head, The Hole in the Wall et The World’s End

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?