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World War Z
samedi 8 février 2014, par
Max BROOKS (1972-)
Etats-Unis, 2006
Je n’ai pas lu le Guide de survie en territoire zombie que Max Brooks a publié trois ans avant World War Z. Tout simplement parce que je ne partage pas l’engouement pour ces cadavres ambulants qui défraie la chronique ces dernières années, porté par des séries, fussent-elles sans doute de qualité comme Walking Dead, à l’instar de la folie pour les vampires. Ceci ne m’a pas empêché de lire avec intérêt Zombie ! et c’est la même curiosité, associée aux échos des éloges faits au livre de Max Brooks et à son adaptation récente au cinéma, qui m’ont incité à lire World War Z.
Dans le foisonnement des publications de séries fantastiques, il m’a semblé être atypique et m’a fortement rappelé Warday de Whitley Strieber et James Kunetka, lu l’année dernière avec beaucoup de plaisir. Les deux sont guidés par la même démarche créative, celle de donner autant de réalisme que possible en simulant une enquête – ou un reportage – dressant le tableau d’un monde au sortir d’un conflit. Gageons que c’est beaucoup plus facile pour Warday que pour World War Z, la guerre nucléaire ayant une plus forte probabilité d’existence qu’un conflit opposant l’humanité à des zombies, mais je ne sais pas s’il faut s’en réjouir...
Le narrateur compile les témoignages recueillis lors d’une enquête commanditée par l’ONU, mais que l’institution n’a pas retenus pour son rapport final. Il a parcouru le monde, interrogeant des survivants de tous genres (soldats, médecins, réfugiés, membre des services secrets...) pour produire ce qu’il appelle – et qui est le sous-titre du livre – une histoire orale de la Guerre des Zombies. Le livre suit le déroulement des évènements depuis ce qu’il suppose être les premières manifestations du mal qui transforme les gens en zombie avide de chair humaine jusqu’aux dernières opérations de nettoyage qui termine un conflit dans lequel l’humanité a failli disparaître. Entre sont envisagées les situations diverses et variées, les décisions difficiles qu’il a fallu prendre et les stratégies plus ou moins réussies employées que ce soit par le paranoïaque Etat d’Israël qui sauve sa vie par un mur ou par le pragmatique état sud-africain qui abandonne ce qui ne peut être sauvé. Les interrogés sont de différents horizons, mais il n’y a pas de Français.
Tout comme Warday, c’est ce réalisme qui rend le livre passionnant et qui lui permet de se passer naturellement de trouver une explication définitive aux origines du virus, tout comme de ne pas recourir à la facilité de trouver un remède. Sans doute l’auteur a-t-il largement puisé dans son Guide de survie. Je ne cache pas cependant que certains témoignages m’ont semblé un peu longuet, notamment celui du sous-marinier et j’ai eu l’impression que Max Brooks était un peu moins créatif dans la partie mettant en scène la guerre totale. Cela n’empêche pas que World War Z m’a plutôt captivé dans son ensemble et rendu d’autant plus impatient d’en voir l’adaptation !