LE HOBBIT : LA DESOLATION DE SMAUG

Peter JACKSON (1961-)

Etats-Unis & Nlle-Zélande, 2013, The Hobbit : The Desolation of Smaug

Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Ken Scott, Evangeline Lilly & Orlando Bloom

Un voyage inattendu laissait le spectateur en plein suspens, le royaume sous la montagne solitaire en vue, mais des orcs et un loup gigantesque aux trousses. La Désolation de Smaug embraye directement et conduit la compagnie de nain au travers du royaume des Elfes sylvestres puis à Lacville avant d’atteindre Erebor et de se trouver face à face avec Smaug. A l’instar du roman, - dont j’avais oublié jusqu’à l’existence de ces épisodes, Beorn inclus -, le récit est donc extrêmement linéaire en dépit des efforts pour faire de la rencontre avec Smaug une confrontation majeure.

Peter Jackson tente de donner un peu plus de relief au récit par quelques innovations, dont certaines en sont réellement comme le personnage de Tauriel, chef des gardes du roi elfe, et le rapport ambigu qu’elle noue avec Kili, ou comme l’introduction de Légolas, joué par Orlando Bloom peut-être un peu trop vieux pour endosser le rôle (il est plus empâté que le Légolas du Seigneur des anneaux). Une autre innovation altère quelque peu la chronologie du monde de Tolkien comme la visite de Gandalf à Dol Gudur, censée avoir eu lieu près de 150 ans avant les événements du Hobbit et certainement pas avec le résultat que l’on peut voir dans le film et qui n’est pas sans rappeler visite de Gandalf à Isengard.

Visuellement le film est magnifique - Smaug en particulier -, fruit d’une maîtrise technologique et technique de qualité, mais narrativement il souffre de la nature même de sa source : Bilbo le Hobbit n’est pas un livre suffisamment développé pour offrir matière à trois films qui puissent avoir leurs identités propres à la manière du Seigneur des anneaux ou même de la première trilogie Star Wars.