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Juillet-août 1914- Les Moissons d’acier

samedi 5 juillet 2014, par Maestro

Scénario : Xavier DORISON (1972-)

Dessin & couleurs : Enrique BRECCIA (1945-)

1ère édition 2008

Les Sentinelles, pour l’instant trilogie de BD inachevée, s’inscrit dans le regain d’intérêt pour la première science-fiction française en même temps que pour cette entrée brutale dans le « court XXe siècle » qu’est le premier conflit mondial. Toutefois, à la différence du Futuriste ou de La Brigade chimérique, Les Sentinelles se penchent avec beaucoup plus de détails et de précisions sur les débuts de la guerre.

On y suit d’abord, quelques années auparavant, les expériences menées par l’armée française au Maroc afin de créer une unité d’élite, les Sentinelles, des soldats améliorés et augmentés grâce à des appareillages mécaniques. Le projet finit cependant par être abandonné, jusqu’au jour où son ancien responsable, le colonel Mirreau, assiste à la démonstration de l’invention de Gabriel Féraud, la première pile au radium. D’abord réticent, l’ingénieur, contraint de répondre à l’appel à la mobilisation générale, se prend de plein fouet la violence de la guerre moderne, jusqu’à en ressortir gravement mutilé. Contraint de rompre avec sa famille, il devient alors le nouveau Taillefer, soldat-machine enrôlé pour la défense de la patrie. Avec ce premier tome, on retrouve des figures traditionnelles de la littérature populaire, à commencer par le savant fou, dont l’apparence semble devoir beaucoup au Tardi d’Adèle Blanc-Sec. Mais avec Taillefer, c’est à une métaphore de la guerre déshumanisante que l’on est confronté, et à une matérialisation concrète du mythe du surhomme, du progrès par la technologie mise au service de l’Etat.

On appréciera également le sérieux travail sur les dialogues et le vocabulaire d’époque, ainsi que l’humanité des personnages, et cette séquence qui voit des soldats allemands à rebrousse-poil de la propagande faisant d’eux de véritables démons. Le dessin d’Enrique Breccia est superbe, très réaliste dans sa mise en scène des horreurs des combats, et intercale à plusieurs reprises quelques photographies d’époque.

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