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EVENT HORIZON, LE VAISSEAU DE L’AU-DELA

samedi 30 août 2014, par Maestro

Paul W. S. ANDERSON (1965-)

Etats-Unis, 1998

Laurence Fishburne, Kathleen Quinlan, Sam Neill, Joely Richardson

Paul Anderson, désormais surtout connu pour ses films inspirés du jeu vidéo Resident Evil (l’actrice phare, Mila Jovovich, est d’ailleurs son épouse) et son croisement entre Alien et Predator, sans oublier le récent péplum catastrophe Pompei, avait débuté sa carrière par des films de série B sympathiques, à défaut d’être de réels chefs d’œuvre, à l’image du Soldier avec Kurt Russell.

Event Horizon : Le Vaisseau de l’au-delà est de ceux-là, et présente la particularité d’arborer au casting un Laurence Fishburne non encore auréolé du succès planétaire de Matrix, et un Sam Neill récemment sorti de L’Antre de la folie. Il y a d’ailleurs des liens entre les deux films, à commencer par la dominante horrifique, l’existence de créatures indicibles et la fragile frontière entre réalité et hallucination. L’action prend place en 2047, alors que l’humanité a commencé d’essaimer à travers le système solaire. Un vaisseau spécialisé dans les missions de secours, le Lewis et Clark, est chargé de se rendre dans l’orbite de Neptune, afin de reprendre contact avec l’Event Horizon, porté disparu sept ans auparavant. Ainsi que l’apprend le scientifique embarqué (Sam Neill) à l’équipage dirigé par Laurence Fishburne, le Event Horizon était un navire expérimental, chargé de tester un mode de déplacement supra-luminique, consistant à se glisser par les pliures de l’espace-temps grâce à un trou noir généré artificiellement. L’exploration du navire, qui, au vu des analyses, regorge de vie, mais ne contient aucun survivant humain, est interrompu par un accident sur le vaisseau de secours, obligeant l’ensemble des membres à trouver refuge sur l’Event Horizon. Les hallucinations -ou prétendues telles- vont alors se succéder, installant une atmosphère de plus en plus oppressante.

L’ambiance du film évoque bien sûr celle du premier Alien, mais en plus lumineux, voire clinquant ; la salle des machines du vaisseau arbore d’ailleurs une apparence improbable, plus proche du gothique ou des films Hellraiser. Il s’agit en fait avant tout d’une transposition, en langage science-fictionnel, du mythe des vaisseaux fantômes pirates, sans beaucoup d’originalité, derrière les apparences. Les clichés ne sont d’ailleurs pas évités (le noir au rôle de boute-en-train, une dimension gore en partie gratuite), tout comme les incohérences. Le message radio émis par l’Event Horizon après sept ans de silence étant truffé de cris, pourquoi n’envoyer à sa rencontre qu’un modeste vaisseau et équipage ? Comment se fait-il que les spécialistes sur Terre n’aient pas réussi à identifier le passage en latin, alors qu’un des membres d’équipage du Lewis et Clark y parvient avec une grande facilité ? Quant au dénouement du film, il frise le grand guignol, avec ses flots de sang et son revenant flamboyant.

L’impression qui domine est celle d’une idée de départ séduisante, celle d’un vaisseau spatial devenu vivant et/ou ayant absorbé en lui les membres de son équipage, mais insuffisamment exploitée, sinon pour recycler l’enfer chrétien, ce lieu où se condensent les forces du mal… L’interface qui s’exprime au nom du vaisseau énonce d’ailleurs un extrait de L’Enfer de Dante, en assénant « Perdez toute espérance ». Au fil du déroulement du film, il ne nous en restait de toute façon plus beaucoup.

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