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HIBERNATUS

mardi 23 juillet 2002, par von Bek

Edouard MOLINARO (1928-)

France, 1969

Louis de Funès, Claude Gensac, Bernard Alane, Olivier de Funès, Michael Lonsdale

Avec la série Buck Rogers de 1939, le cinéma de S.F. inaugurait un thème qui allait devenir récurrent : celui du voyageur temporel par cryogénie. Le principe est toujours le même : un homme, volontairement ou non, surgelé débarque à une époque dans laquelle il ne se reconnait guère- ou dans un monde, après tout La planète des singes ne diffère pas vraiment. Or, si d’habitude l’intérêt ou l’humour (cf Woody et les robots (1973)) de ce genre d’intrigue repose sur ce choc culturel, Hibernatus innove en prenant le principe à rebours.

Hubert de Tartas fait prospérer l’usine de sa femme Edmée, née Fournier, aspire à la légion d’honneur, se prépare à marier son fils Didier avec Evelyne Crépin-Jaujard dont le père exerce une influence prépondérante dans l’industrie européenne de la conserve et de l’emballage, secteur d’activité commun aux deux industriels. La découverte dans la banquise boréale de Paul Fournier, grand-père d’Edmée, maintenu vivant dans l’état de ses 25 printemps depuis 1904 grâce au mélange de la glycérine et du whisky, bouleverse la vie de Hubert de Tartas, dont le caractère supporte peu ce genre de surprise. D’autant que l’Université, et ses deux représentants, entend bien éviter tout choc décisif au survivant. Aussi, après une récupération épique voulue par Edmée, la maison de Tartas est-elle ramenée à la Belle Epoque et tout est-il fait pour dissimuler l’écoulement du temps à l’hiberné. Lequel se remet très bien de son sommeil mais ne manque pas de caractère, tout particulièrement avec les femmes, et aspire à assumer la direction de son usine.

Confronter la société libérée et post-soixante huitarde à la moralité et aux us et coutumes de la Belle Epoque, tel est le principe d’Hibernatus. Reste que ce principe n’est pas très accentué dans le film qui est avant tout une comédie où se mêlent le Molière de Louis de Funès, toujours impeccable en excité proche de l’hystérie malmenant ses domestiques, et le Vaudeville, manifeste par les frasques amoureuses de Paul Fournier, la présence d’une accorte et peu farouche bonne et les manoeuvres de Tartas pour récupérer sa place auprès de son épouse, bien évidemment interprêtée par Claude Gensac.

Loin du très mauvais Gendarme et les extraterrestres (Jean Girault, 1978) ou de la flatulente Soupe aux choux (id., 1981), Hibernatus constitue un agréable divertissement mais qui manifeste tout de même le manque de sérieux avec lequel sont perçus science-fiction et fantastique dans le petit monde du cinéma français de l’époque.

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