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Le Héraut de la tempête (Havrefer, 1)

samedi 25 avril 2015, par von Bek

Richard FORD

Grande-Bretagne, 2013, Herald of the Storm

Bragelonne, 2015, 480 p.

Si Richard Ford est peut-être connu de ce côté-ci de la Manche, c’est jusque ici par ses contributions aux novelisations de jeux comme Warhammer 40 000 ou, on peut l’espérer, pour son homologue homonyme américain. Ce n’est pas pour ces raisons qu’il rejoint le catalogue des éditions Bragelonne à la suite, des Mark Lawrence, Joe Abercrombie et autre Miles Cameron, mais pour sa série Havrefer inaugurée en 2013 et qu’ouvre Le Héraut des tempêtes.

Le héraut en question est envoyé par un puissant chef barbare qui menace le Nord du royaume dont la cité d’Havrefer est la capitale pour saper les défenses de cette dernière. Après une arrestation ratée, il échappe aux autorités pour des raisons inconnues. Il n’est cependant pas le héros du livre, car s’il doit y en avoir un, c’est sans doute la ville qui le serait. Pour les autres, ils sont six mais peut on vraiment qualifier de héros un assassin, une voleuse en quête d’une situation stable, une princesse appelée à régner - laquelle porte aussi le nom de Janessa -, un maréchal-ferrant qui n’attend plus grand chose de la vie au bout de quelques pages, une religieuse-soldate en proie au doute, un gentilhomme qui a abandonné le code d’honneur de sa caste, et un apprenti-mage pas très confiant envers ses capacités ? Leurs trajectoires s’entrecroisent plus ou moins des sous-sols aux toits, des quartiers aisés aux taudis des bas-fonds. Ils gravitent autour des institutions d’Havrefer (gouvernement, organisation criminelle - c’est presque pareil si l’on considère le pouvoir dont dispose la deuxième à Havrefer -, académie de magie, garde municipale et clergés) mais tous sentent que la situation est au bord du gouffre tandis que l’ennemi s’avance, et alors que certains sont mis aux pieds de leurs responsabilités, d’autres se résignent à vivre les événements.

C’est justement à cause du nombre de personnages - une caractéristique qui ne plaira pas à tous - qu’il faut s’accrocher un peu pour rentrer dans Le Héraut des tempêtes. Progressivement, ils font découvrir la ville et soulèvent le voile du monde dans lequel elle s’insère, mais il faut vraiment que les amateurs de world-building prennent leur mal en patience et l’impression persiste d’une création par l’auteur au fil de son récit sans forcément une vision cohérente du tout. L’absence de plan - dans l’édition numérique française du moins - est par exemple très dommageable à mon sens.

Autre caractéristique, à l’instar d’auteurs déjà publiés en français, tels Mark Lawrence ou Joe Abercrombie, Richard Ford ne jette pas un voile pudique sur la bassesse de la condition humaine, mais il est tout de même un peu moins sanglant ou éprouve un goût plus modéré pour les abats. En même temps, et il ne faut se le cacher, cela entretient l’attrait du lecteur qui se demande quand il pourra avoir la suite.

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