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La Grande rivière du ciel (Le Centre galactique, 3)

samedi 27 juin 2015, par Maestro

Gregory BENFORD (1941-)

Etats-Unis, 1987, Great Sky River

Ce troisième volet du cycle du Centre galactique marque une rupture importante, aussi bien chronologique qu’individuelle. Les personnages qui avaient animé Dans l’océan de la nuit et A travers la mer des soleils, à commencer par Nigel Walmsley, ont désormais été engloutis dans les marées du temps. Finis également les grands espaces intersidéraux, l’action se recentre ici sur une seule et unique planète, Nivale. Nous y suivons les pérégrinations de Killeen et de son fils Toby, membres de la famille LeFou, contraints d’errer à la surface d’un monde en proie à l’expansionnisme des Mécas, ces formes de vie mécaniques avec qui nous avions fait connaissance dans les romans antérieurs.

L’action semble se dérouler bien en aval dans le temps, dans une zone centrale de la galaxie, puisque Nivale bénéficie de la chaleur de deux étoiles, tournant l’une autour de l’autre. Quelques années plus tôt, les derniers sanctuaires sédentaires des humains ont été annihilés par une attaque massive des Mécas. Depuis, chaque famille s’efforce de survivre grâce à deux caractéristiques particulières : des appareillages moteurs qui épaulent leurs corps, et les copies numériques de leurs ancêtres, baptisées Aspects, un élément qui contribue à l’intérêt de la narration. Killeen est ainsi amené à dialoguer avec Arthur, Nialdi le fanatique anti-Méca ou Bud, l’ingénieur diminué, chaque intervention apparaissant sous une forme typographique différente. Fuyant devant les attaques répétées d’un Méca d’un nouveau type, baptisé la Mante, et capable de supprimer totalement l’existence des humains qu’elle prend pour cible (empêchant donc leur préservation sous forme d’Aspect), la famille LeFou va rencontrer d’autres branches de cette humanité en déclin, Killeen se prenant même d’affection pour Shibo, seule survivante de sa famille, avant de subir dans sa chair et celle de son rejeton le courroux des Mécas…

Reconnaissons-le, en dépit d’une intrigue qui s’efforce d’enchaîner les rebondissements, La Grande Rivière du ciel est plus statique, moins ambitieux que les deux premiers épisodes, une façon pour Gregory Benford de souffler au mitan de son cycle, et de relancer l’intrigue sur des bases renouvelées. C’est surtout dans la dernière partie du livre que les révélations s’enchaînent et que le rythme s’accélère, puisqu’on découvre à la fois l’existence d’un Méca renégat, la vraie nature de la Mante, la présence incongrue d’un homméca survivant des premiers temps de la colonisation humaine sur Nivale et d’un astronef construit par les humains afin de rallier les Chandeliers, ces nefs encore en orbite autour de la planète. Tous les éléments sur le passé de Nivale, distillés au compte-goutte, ne sont pas pour autant révélés, mais on appréciera la volonté de certains Mécas de mieux comprendre la nature humaine, y compris via des tentatives abâtardies d’expression artistique, ce qui permet d’affiner la différence des deux formes de vie et de s’éloigner d’un possible manichéisme, auquel un Alastair Reynolds aura davantage tendance à succomber.

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