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JURASSIC WORLD
samedi 27 juin 2015, par
Colin TREVORROW (1976-)
Etats-Unis, 2015
Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Tim Simpkins, Nick Robinson, Vincent D’Onofrio
C’est dire, même L’Ecran fantastique le reconnaît : le retour de la franchise Jurassic Park doit sans doute beaucoup à la technologie 3D qui a permis une deuxième vie au film primitif [1]. Si le magazine ne poursuit pas le raisonnement jusqu’à sa conclusion mercantile, le lecteur n’aura pas de mal à le faire. Fort d’une technologie tout aussi impressionnante que celle de son ancêtre, mais beaucoup moins innovante si l’on considère le nombre de productions qui sortent sur les écrans, Jurassic World aspire à renouer avec le succès de Jurassic Park.
Deux enfants laissés à eux-mêmes dans un parc dont les attractions - des dinosaures ramenés à la vie par le miracle de la génétique - ont échappé à tout contrôle. Ce n’est pas seulement le synopsis du film de Spielberg, c’est aussi celui du film de Trevorrow ! Autant dire que les scénaristes n’ont pas été pressés comme des citrons pour produire un scénario original qui renouvelle la franchise. Oh, le grand-père rêveur a été remplacé par la tante affairé et un tantinet psycho-rigide mais ô combien plus sexy (Bryce Dallas Howard) et le mathématicien et le paléontologue, sans doutes pas assez musclés, ont laissé la place à un ancien commando de marine (Chris Pratt) étonnamment qualifié pour dresser les animaux, mais pour le reste les deux enfants sont accompagnés par un cadre administratif incompétent qui finit dévoré et sont envoyés dans le parc dirigé par tata pour ne pas assister au divorce des parents. Qu’il s’agisse de deux garçons, dont l’un plus âgé travaillé par les hormones, au lieu de deux jeunes adolescents n’y change rien. C’est un renouvellement de casting qui n’apporte rien.
Même l’attraction principale, l’Indominus Rex, un dinosaure créé de toute pièce, n’apporte rien au final qu’un peu plus d’efficacité que le tyrannosaure. La leçon qu’il porte est la même : l’Homme n’a pas à joué au démiurge et doit s’écraser devant la nature. L’usage croissant des vélociraptors, que je reprochais déjà à Jurassic Park III puisqu’on leur prêtait déjà trop d’anthropomorphismes à mon goût, reprend son cours et cette fois, ils sont dressables et capable de fidélité à leur maître. Dans le prochain opus, ils jouent du piano ? Car ne nous y trompons pas, si le succès est au rendez-vous, il y aura une suite. Le scénario laisse une petite porte avec l’évacuation du docteur Wu (BD Wong) par Ingen.
Le rôle de cette dernière reprend les mêmes rails que dans Jurassic Park où elle tentait de mettre la main sur les embryons. Vincent D’Onofrio est juste plus mégalomane. La fin, heureuse faut-il le préciser, n’innove même pas en faisant sauver les héros par l’intervention d’autres dinosaures : en 1992, les raptors sauvaient les hommes en attaquant le tyrannosaure ; en 2015, les dinosaures naturels éliminent la création de l’homme. On passe juste au degré supérieur, mais qu’est-ce que cela apporte ?
Cela apporte du spectacle et c’est la seule chose qu’obtiendra le spectateur de Jurassic World. Il faut peut-être être bête pour venir y chercher autre chose et cela suffit pour en sortir satisfait mais enthousiaste certainement pas.
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[1] L’Ecran fantastique, n°365, juin 2015, p.47