28 SEMAINES PLUS TARD

Juan Carlos FRESNADILLO (1967-)

Espagne et Royaume-Uni, 2007, 28 Weeks later

Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Harold Perrineau Jr., Catherine McCormack, Idris Elba, Imogen Poots, Mackintosh Muggleton.

28 Semaines plus tard s’inscrit dans ce qui est progressivement devenu une série de films, initiée avec le 28 Jours plus tard de Danny Boyle en 2002, et qui devrait ultérieurement se poursuivre avec 28 Mois plus tard (même si le projet est pour l’instant bloqué). Il faut dire que le long métrage de Danny Boyle, demeuré producteur pour ce second volet, fait figure de pionnier ayant préparé le terrain à toute la vague, que dis-je le tsunami de zombies ayant depuis inondé les cinémas et les librairies.

Pourtant, contrairement à ce qu’indique son titre, le film débute quelques semaines seulement après le début de l’épidémie ayant transformé l’essentiel de la population britannique en zombies assoiffés de chair humaine. Un couple, Don et Alice (Robert Carlyle et Rose Byrne), est parvenu à trouver refuge dans une demeure solidement protégée, en compagnie de quelques autres survivants. Mais lorsque les contaminés attaquent, Don cherche avant tout à sauver sa peau, laissant sa femme derrière lui, livrée aux monstres. C’est seulement après ce prélude que l’intrigue migre environ six mois plus tard. L’épidémie semble alors éradiquée, et les forces militaires de l’OTAN, qui ont repris le contrôle d’une partie limitée de Londres, se chargent d’accueillir les survivants expatriés. Parmi eux, Tammy et Andy, les enfants de Don, qui étaient en voyage scolaire au moment du drame. Recueillis par leur père, ils s’efforcent de renouer avec leur passé, au point de se rendre dans leur ancien domicile afin d’y récupérer des souvenirs (une action bien inconsidérée, même de la part d’une adolescente). Là, ils découvrent leur mère, qui, une fois prise en charge par les autorités militaires, est diagnostiquée comme étant porteuse du virus… sans pour autant en présenter les symptômes. A partir des retrouvailles entre Don et Alice, la situation bascule et devient très vite hors de contrôle…

Si 28 Semaines plus tard démarre sur un rythme d’enfer, avec cette réalisation saccadée qui était déjà une des caractéristiques de 28 Jours plus tard, le film prend ensuite son temps pour poser ses personnages. Toute la première moitié du métrage est ainsi centrée sur le noyau urbain base de la reconstruction et sur cette famille qui tente de se reconstruire, avant que l’amour ne se transforme en tragédie morbide. Dès lors, la seconde moitié du film renoue plus directement avec les scènes d’action habituelles, combats ou courses-poursuites, dont quelques-unes sont particulièrement frappantes : le bombardement de Londres au napalm, ou l’extermination de contaminés grâce aux pâles d’un hélicoptère (peu réaliste, mais visuellement très forte). Bonne idée également, bien que brève, celle d’une traversée du métro avec une seule lunette à infrarouge pour se guider. Le rôle joué par l’armée, soucieuse d’un contrôle très autoritaire -sensible à travers les nombreux plans de caméras de vidéosurveillance- sans communication, et qui finit par choisir l’éradication de toute vie, contaminée comme non contaminée, sonne comme l’écho d’un échec, celui de la société actuelle, de l’hyper-surveillance face aux risques de guérilla urbaine.

Si le dénouement du film semble de prime abord éviter le scénario le plus horrible, l’existence d’un individu contaminé en même temps qu’immunisé semble ouvrir directement sur la propagation de la pandémie au continent européen lui-même, bien que les tenants et les aboutissants du phénomène échappent totalement au spectateur… En l’état, il reste un film efficace, visuellement percutant, mais qui n’apporte que peu sur le fond quant à la thématique du post-apocalypse.