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LE REVEIL DE LA FORCE (Star Wars, 7)

samedi 9 janvier 2016, par Maestro

Jim ABRAMS (1966-)

Etats-Unis, 2015, The Force Awakens

Avec Harrison Ford, Carrie Fisher, Mark Hammil, Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver.

Il est toujours difficile de s’atteler à la critique d’un film aussi attendu, suite inespérée d’une saga cinématographique (mais pas que !) devenue mythique. Surtout quand les premiers souvenirs de Star Wars remontent à l’enfance, imprimés pour toujours (espérons-le !) dans la mémoire, comme l’illustre la très belle nouvelle de Sylvie Denis, « Nirvana, mode d’emploi  ». Toutefois, avant que vous ne lisiez plus avant cette analyse, un avertissement s’impose : des révélations seront évoquées, aussi, si vous n’avez pas encore visionné le long-métrage, je vous invite à stopper votre lecture pour ne pas éventer une partie du suspense…

D’autant, disons-le, que Star Wars Episode VII est un mélange fait à 80% de recyclage et à 20% d’originalité. Oui, recyclage, car avec la reprise de la franchise par Disney, l’idée était de redonner vie à tout un univers cinématographique, en séduisant les anciens spectateurs et en en attirant de nouveaux. Aussi, comme c’est désormais devenu une norme à Hollywood, les producteurs ont-ils opté pour le principe du remake, ou reboot. Car Le Réveil de la Force se rapproche furieusement de Un Nouvel espoir, et ce dès le texte déroulant. On trouve en effet dans les deux films des plans dérobés par la rébellion / la résistance, et que l’empire / le Premier Ordre souhaite récupérer, en la personne d’un Grand Moff / général et d’un jedi obscur, Kylo Ren s’avérant nettement moins charismatique que Dark Vador. Confiés à un droïde par une princesse / un pilote capturé ensuite, puis finalement délivré, ces plans sont ensuite relayés par un jeune homme / une jeune fille habitant une planète désertique. Ayant réussi à s’enfuir, le jeune homme / la jeune fille va réussir à rallier une base de la rébellion / résistance, menacée par une arme toute puissante, l’Etoile de la Mort / Le Tueur d’étoiles. Avant que cette dernière ne frappe la base pour l’annihiler, une équipe est chargée de s’introduire à l’intérieur de la station / planète, afin de désactiver le champ de force qui la protège, et permettre aux chasseurs de la rébellion / résistance de lui porter un coup décisif. Entretemps, un membre de l’équipe aura retrouvé son passé face à lui, y laissant la vie.

A cette réutilisation du scénario de l’Episode IV, il faut ajouter un certain nombre de clins d’œil, comme le repaire de Maz, qui se rapproche de la Cantina ou de l’antre de Jabba le Hut, Maz elle-même entretenant quelques similitudes avec le personnage de Yoda ; sans oublier les visions vécues par Rey dans son sous-sol (un des meilleurs moments du film), qui ne sont pas sans évoquer l’épreuve de Luke sur Dagobah dans L’Empire contre-attaque. Même les vaisseaux sont similaires à ceux des épisodes IV à VI, que ce soit les chasseurs impériaux, les X-Wings ou les croiseurs impériaux, sans oublier les stormtroopers. L’impression qui en ressort, pour les habitués de la saga, est celle d’une familiarité, qui facilite l’immersion, mais s’apparente à une madeleine de Proust quelque peu artificielle, avec la continuation du drame shakespearien des Skywalker, fils contre père. Heureusement, quelques éléments s’avèrent un peu plus novateurs. Il en est ainsi pour le personnage de Finn, déserteur du Premier Ordre –sans que l’on sache ce qui a conduit à passer de l’utilisation de clones à celle d’humains enlevés à leurs familles. De même, Rey est de loin celle qui illumine cet Episode VII : voilà en effet une jeune fille à laquelle on s’attache très vite, et qui découvre progressivement que la Force est en elle, sans pour autant que ses origines ne soient pleinement révélées (est-elle la fille de Leia ou celle de Luke ?). On s’interroge également sur Snoke, le chef suprême du Premier Ordre, produit d’une motion capture pour un résultat très moyennement convaincant.

Enfin, il est agréable, et émouvant, de retrouver des personnages que l’on avait laissé une trentaine d’années plus tôt (quid de Lando Calrissian ?), et de découvrir un Luke ayant finalement mieux passé le cap des années, devenu proche physiquement de son mentor Obi Wan Kenobi. Les scènes d’action sont efficaces, mais sans énorme surprise, et l’humour, bien présent, fait également pour beaucoup dans le charme du métrage. On ressort donc du visionnage de Star Wars Episode VII – Le Réveil de la Force avec un sentiment mitigé, même si les dernières images du film donnent habilement envie de connaître la suite…

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