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INFINI

samedi 9 avril 2016, par Maestro

Shane ABBESS

Australie, 2014

Avec Daniel Macpherson, Grace Huang, Luke Hemsworth.

Sur la Terre du XXIIIe siècle, la masse de l’humanité vit dans la pauvreté, et certains individus sont prêts à tout pour intégrer une unité d’élite, chargée de se rendre dans diverses implantations situées à des années-lumière du système solaire. Dans cet avenir, il existe en effet un système de transport instantané, le slipstreaming, une forme de téléportation à la mortalité importante, et qui suscite un certain nombre de distorsions temporelles. Whit Carmichael, une nouvelle recrue, est confronté dès son premier jour à un problème grave lié au mystère touchant la station Infini. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un avant-poste de l’humanité, dont la population a visiblement été décimée. Les soldats envoyés sur place en sont revenus fous, victimes d’un mal provoquant la quarantaine de la base à laquelle appartient Carmichael ; ce dernier, face à la suppression pure et simple de tous les membres de sa base par précaution, décide de s’enfuir vers Infini. Après cette entrée en matière, le spectateur suit l’équipe chargée et de récupérer Carmichael, enfermé depuis sept jours sur la station, et d’enrayer l’envoi d’une charge à destination de la Terre. Et rapidement, l’expédition bascule dans l’horreur, avec la contamination progressive de l’ensemble des humains présents, les conséquences en étant plus ou moins rapides, avec comme trait commun une accentuation de la colère.

Infini est un film de série B, qui se place dans la lignée d’œuvres comme Alien, The Thing ou Event Horizon. Toutefois, en lieu et place d’extra-terrestres monstrueux, le danger provient ici d’un virus, ce qui permet de remettre au goût du jour le huis clos spatial en le traitant à la mode zombiesque. Le gros problème, outre une difficile recherche d’originalité, c’est le jargon pseudo hard-science qui est employé : on ne comprend que fort peu de choses aux éléments avancés, généralement confus et gratuits, sans parler d’un risque de ridicule pur et simple (Infini est ainsi censé être situé « aux portes de l’univers » ! Quant aux éoliennes fonctionnant dans le zéro absolu, voire davantage, elles me laissent pensif). Et pourtant, l’idée d’un organisme à l’échelle d’une planète, qui n’est pas sans évoquer Solaris, et que la Terre souhaiterait pouvoir utiliser comme source d’énergie, n’était pas inintéressante en soi. De même, certains passages laissent à penser que les individus ayant connu le slipstreaming subissent comme des dédoublements, des multiplications d’eux-mêmes à différents moments parallèles, sans toutefois que cet élément soit explicitement présenté et expliqué. Non seulement le film est forcé dans l’interprétation des acteurs, mais son déroulement se révèle rapidement ennuyeux, après un démarrage sur les chapeaux de roues : les péripéties sont répétitives, tout comme les confrontations entre survivants.

Si le film sert seulement de révélateur à la folie tapie en chacun de nous, et surtout, à travers la soif de survie de cette vie extra-terrestre, de parabole sur l’espèce humaine, condamnée à l’affrontement, il le fait sans génie, sans esthétique forte (les décors sont d’une profonde platitude) et sans personnages véritablement attachants, ceux qui s’en rapprochent le plus étant sans doute le couple de soldats. Le final confirme s’il en était encore besoin la prévisibilité du scénario.

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