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Holocauste

samedi 16 avril 2016, par Maestro

Christophe SIEBERT

France, 2016

Black Coat Press, coll. "Rivière blanche", série Blanche, 192 p.

Christophe Siebert s’était fait remarquer chez Rivière blanche par quelques nouvelles, comme pour Dimension Trash, et surtout par un roman, Nuit noire, qui dépassait toutes les transgressions. Avec Holocauste, il s’attaque à un thème ayant le vent en poupe en ce début du XXIe siècle, le post-apocalyptique. Pas de zombies au programme, toutefois, simplement un exposé très cru, cruel, de la déliquescence d’un monde.

Tout commence un peu comme dans le Ravage de Barjavel, par la disparition inexpliquée (en dehors d’un bref arrêt de la mécanique universel plutôt curieux !) de l’électricité. Dans nos sociétés de l’hyper-connexion, c’est toute l’architecture sociale qui connaît rapidement un effondrement marqué. Un temps, les forces de l’ordre tentent d’enrayer la désintégration des liens sociaux, mais cette catastrophe est rapidement doublée par la propagation d’une maladie aux effets particulièrement destructeurs. Pas moins de trois vagues pandémiques se succèdent, laissant l’humanité exsangue, plus de 90% de ses effectifs ayant opéré leur mue en cadavres. On retrouve ainsi la prose de Christophe Siebert, si habile à décrire des scènes de vie morbides, des manifestations de violence auto-destructrice sans concession, qui ne sont pas sans évoquer en partie celle du Paris Zombies de Philippe Morin.

Et comme dans le roman de ce dernier, c’est la face la plus sombre du genre humain qui est mise en lumière. Après les phases successives d’extinction, les survivants ont beau manifester des tendances grégaires, une volonté de vivre ensemble, ils s’en trouvent toujours certains (la majorité ?) pour se laisser aller à leurs pulsions les plus destructrices, pillages, agressions, racisme, viols et meurtres (les tendances religieuses sont malheureusement trop rapidement évoquées). Peu d’espoir dans cet Holocauste de l’humanité, plutôt un retour relativement classique à un mode de vie féodal et prédateur, et une recherche de sens, soit dans des comportements étranges ou dangereux, soit dans une forme de sexualité débridée, tels des «  situationnistes post-apocalyptiques » (p. 121). Il est d’ailleurs très significatif qu’il n’y ait en tout et pour tout qu’un seul personnage demeurant vivant du début à la fin du roman : Olivia, une prostituée, choix plutôt original de la part de Christophe Siebert, d’autant qu’on découvre seulement à la fin un élément important de sa vie.

Les autres figures de l’intrigue servent davantage d’illustration pour des scènes généreuses en coups et en sang, que ce soit la remise en vigueur de la loi du Talion, l’affirmation de véritables mafias ou de pouvoirs locaux auto-proclamés, pourvoyeurs pour un temps d’une certaine sécurité au détriment des libertés. Holocauste est ainsi un roman post-apocalyptique efficace et dur, exemple de ce qui pourrait nous arriver de pire.


Pour commander Holocauste suivez le lien vers les éditions Black Coat Press !

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