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LE GEANT DE FER

dimanche 30 octobre 2016, par Maestro

Brad BIRD (1957-)

Etats-Unis, 1999, The Iron Giant

Le Géant de fer fait partie de ces belles réussites dans le monde de l’animation ayant réussi à exister en dehors du monopole américain de Disney. En l’occurrence, c’est le studio Warner qui était à la manœuvre, avec au casting vocal des stars comme Vin Diesel, le chanteur Harry Connick Junior ou Jennifer Aniston. Quant au réalisateur Brad Bird, il y exprimait déjà son intérêt pour le rétro-futurisme, quinze ans avant A la poursuite de demain… pour les studios Disney !

L’histoire s’apparente à un conte pour enfant, une créature –ici venue de l’espace– s’échouant sur Terre, et sympathisant avec un enfant souffrant d’un manque affectif (il n’a plus que sa mère, très prise par son travail de serveuse, pour s’occuper de lui). On retrouve le schéma d’œuvres comme Peter et Eliott le dragon, Le Bon Gros Géant ou E.T..Ce qui fait la principale originalité du film, c’est son cadre temporel. Le Géant de fer se déroule dans une petite localité du nord-est des Etats-Unis, au lendemain du vol couronné de succès du tout premier Spoutnik. C’est donc l’ambiance finissante du maccarthysme et la peur persistante du rouge qui est au cœur de l’intrigue. Un agent gouvernemental vient ainsi enquêter sur des incidents survenus dans un complexe électrique, et découvre progressivement qu’un géant de métal d’origine inconnue rode dans la région. Il n’a alors de cesse de faire intervenir l’armée afin d’annihiler cette menace potentielle.

Ce retour sur l’esprit d’une époque se fait, outre les remarques de plusieurs personnages, à travers des références à la culture d’époque : Hoghart regarde à un moment un film d’invasion extra-terrestre, et montre au Géant sa collection d’illustrés avec super-héros et super-vilains. En outre, lorsque le Géant retrouve sa programmation initialement éclipsée par une forme d’amnésie, il se transforme en une terrible machine à détruire, dont l’esthétique rappelle clairement les appareils martiens tels que décrits dans le film de George Pal, La Guerre des mondes (1953). L’animation, qui incorpore, dans le cas du Géant de fer, les images numériques, s’avère à la fois fluide et visuellement très réussie. Les personnages sont également charismatiques, tout spécialement Hogarth, aux passions exacerbées, et le ferrailleur Dean, légèrement marginal et désabusé, capable malgré tout d’empathie avec ses semblables.

La morale du film ne surprend guère venant des Etats-Unis : un éloge du libre-arbitre, dans la tradition chrétienne, d’autant plus surprenant de la part d’une machine programmée (par qui, on ne le sait, c’est là un des mystères bienvenus du scénario), dont on a un peu de mal à imaginer qu’elle puisse juguler ses réflexes agressifs. Mais en fait, par-delà le cas de ce géant de fer extra-terrestre, c’est le recours à la guerre et plus précisément à l’arme atomique qui est condamné, message assez convenu en ces lendemains de guerre froide, ce qui nous vaut un général soucieux de la vie des civils, bien loin du contenu d’un Docteur Folamour

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