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Tempêtes sur l’horizon (La Saga des sept soleil, 3)
dimanche 25 décembre 2016, par
Kevin J. ANDERSON (1962-)
Etats-Unis, 2004, Horizon Storms
Avec ce troisième tome, les choses prennent un tour encore plus dramatique. On se souvient que dans L’Empire caché, l’humanité orgueilleuse avait découvert par inadvertance l’existence d’une forme de vie extra-terrestre sise au cœur des géantes gazeuses, déclenchant par la même occasion le courroux de ces hydrogues. Une antique guerre galactique s’est ainsi trouvée réactivée, entre des intelligences biologiques, humains et Ildirans, des entités élémentaires (hydrogues, mais aussi faeros, vivant dans les étoiles, végétaux de Theroc et wentals localisés dans l’eau) et les robots kikliss, autrefois révoltés contre leurs créateurs et ayant depuis conclu alliance à la fois avec les hydrogues et les Ildirans. On l’aura compris, les imbroglios diplomatiques sont ici essentiels, et connaissent justement des réévaluations majeures. Un fossé se creuse en effet entre les forces de la Hanse, d’une part, et d’autre part des Vagabonds révoltés contre le double jeu de celle-ci, ainsi que les habitants de Theroc, laissés sans aide face aux ravages perpétrés dans la forêt-monde par les hydrogues. Au point d’ailleurs de laisser cours à une véritable guerre entre eux, ferment de division pour l’avenir. Parallèlement, l’empire ildiran est confronté à une sécession d’envergure sans précédent, et doit également s’adapter à la rupture d’une très ancienne association.
Outre ces recompositions riches en dramatisation des enjeux, Tempêtes sur l’horizon présente de l’intérêt pour deux nouveautés substantielles. La première, c’est l’introduction de quelques personnages nouveaux. La plus intéressante est sans aucun doute Orli Covitz, jeune fille qui suit son père, velléitaire toujours déçu, elle-même étant une artiste frustrée. Certains protagonistes passent d’ailleurs nettement au second plan, tel le roi Peter, tandis que Jess, transformé par la mutation lui ayant sauvé la vie, le Benetto nouveau, lui aussi mutant ferment d’espoir pour l’avenir, ou Jora’h, désormais Mage Imperator de son peuple qu’il n’hésite pas à choquer, jouent un rôle crucial. L’autre développement conséquent concerne la technologie kikliss des transportails. Les explorations des différentes planètes auxquelles les portails donnent accès entretiennent un petit air de famille avec La Grande Porte de Frederic Pohl, et la colonisation lancée par la Hanse à l’aide de cette technologie prend une ampleur décisive. Les quelques éléments sur le sort de Margaret Colicos ou sur les progrès dans la connaissance des artéfacts hydrogues servent quant à eux surtout à appâter le lecteur en prévision des volumes suivants. Les chapitres dédiés à Anton Colicos permettent toujours de découvrir par bribes « La Saga des Sept Soleils » ildirane, avec en particulier l’existence d’une autre espèce extra-terrestre redoutable, les Shana Rei, maîtres des ténèbres. La série prend donc de l’ampleur, mais n’en déplaise à Kevin J. Anderson, qui se réjouit dans sa dédicace d’avoir dépassé en taille Guerre et paix (sic), demeure dans le cahier des charges d’une science-fiction très accessible. C’est ce qui explique que le chroniqueur s’arrêtera là, n’ayant pas le courage de poursuivre la saga jusqu’au bout, devant la concurrence de bien d’autres lectures assurément plus intéressantes !