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INCASSABLE

ça, c’est sûr que cela ne casse pas grand chose !!!

vendredi 29 décembre 2000, par von Bek

Manoj Night SHYAMALAN (1970-)

Etats-Unis, 2000, Unbreakable

Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Robin Wright Penn, Spencer Treat Clark

Enfin un film dont le titre est pleinement justifié, adapté à son contenu, car il est certain que ce film ne casse rien ! Mais reprenons tout depuis le début.

David Dunn (Bruce Willis) connaît des difficultés dans son couple et envisage de partir à New York où il se rend pour chercher du travail. Lors du voyage de retour, à l’arrivée à Philadelphie, le train déraille causant la mort de 131 passagers et ne laissant qu’un seul survivant entièrement indemne : lui. Dans l’esprit d’Elijah Price (Samuel L. Jackson), passionné de comics - ces B.D. remplies de super héros - devient l’homme tant attendu. En effet, atteint d’ostéogenèse primaire, les os d’Elijah Price sont aussi fragiles que du verre. La lecture des comics l’ont porté à croire que si lui peut être le "bonhomme qui casse", sobriquet de son enfance, alors quelque part un homme peut être son exact contraire : fort, protecteur, jamais malade, bref... incassable ! Ayant trouvé David Dunn, Elijah n’a de cesse de le convaincre de ses pouvoirs et tel est l’histoire d’un film dont l’apothéose repose dans l’assomption par David de ceux-ci et la révélation finale, comme dans Sixième sens, le film précédent de Manoj Night Shyamalan.

Incassable traite donc des super-héros, en particulier, et l’héroïsme en général, mais ici le spectateur ne trouvera ni cabine téléphonique, ni cave dont les super-héros jaillissent revêtus de leurs collants en lycra qui grattent, pas plus que d’effets spéciaux, la force de David Dunn ne se manifestant que de manière très discrète. En toute honnêteté, le scénario - oeuvre de Shyamalan qui est aussi producteur et réalisateur - est bon, l’idée, originale, même si Shyamalan réutilise les ingrédients du Sixième sens, flirtant avec le paranormal. Et pourtant...

Il est des films qui coulent comme une rivière (allusion habile au film de Robert Redford, petit chef d’oeuvre avec trois fois rien dans le scénario, tout étant dans la réalisation), d’autres qui rugissent comme des torrents entraînant dans son flot le spectateur rivé à son siège. Si l’on applique la métaphore de l’eau à Incassable, on obtient un étang ou une mare... sans les canards pour mettre de l’animation ! Dans son film Manoj Night Shyamalan prouve qu’il peut vous rendre n’importe quelle scène aussi ennuyeuse qu’un dimanche pluvieux, aussi grotesque qu’un flop. Sur 106 mn de film, il y a facilement 60 mn de trop tant le réalisateur abuse des silences, des plans longs, techniquement très bon, mais ils provoquent un tel manque de rythme qu’au bout d’un quart d’heure, le spectateur se demande déjà quand cela va finir. Les acteurs sont proprement inexpressifs, l’émotion ne passe pas, comme dans la scène d’haltérophilie dans la cave où l’on a plutôt envie d’éclater de rire, pas plus que les hésitations de David Dunn.

Bien évidemment, cette réalisation ne va pas manquer d’attirer les louanges de la presse professionnelle : portrait intimiste, maîtrise de la caméra, etc.... Certes, quelques scènes sont moins ennuyantes que d’autres, comme celle où Joseph Dunn (Spencer Treat Clark) entend prouver à son père ses super-pouvoirs en lui tirant dessus et lors de laquelle le spectateur se prend à espérer que le gosse bute son paternel afin de le libérer lui, comme la scène d’action du film, ou la révélation finale, mais elle ne suffisent pas à redonner du volume à un film d’une platitude affligeante.

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