Les Compagnons de l’ombre - 21

Jean-Marc LOFFICIER, dir.

France, 2017

Black Coat Press, collection Rivière blanche, Série noire, 300 pages.

Les Compagnons de l’Ombre poursuivent leur petit bonhomme de chemin, et après le tome 11, qui proposait un index des différents personnages apparaissant dans les différents volets de la série, ainsi que dans quelques autres anthologies de Rivière blanche, en voici la suite complémentaire.

Le recueil débute par deux textes relativement originaux. « Galazi dans la ville enchantée », de Jason Scott Aiken, mêle des acteurs pris chez Rider Haggard, José Farmer et Hennebert, pour une aventure pleine de style et de panache. Localisée en plein cœur de l’Afrique, elle confronte un guerrier zoulou et une reine tombée sous la coupe d’une mystérieuse entité… « La malédiction d’Aquila », quant à lui, signé de Nicholas Boving, prend place au Moyen Âge, le célèbre Ivanhoé faisant équipe avec Renaud de Montauban, héros de chansons de geste, afin de déjouer la malédiction découverte dans le très beau film Ladyhawke.

Micah S. Harris convoque des personnages moins illustres, tirés entre autre du Malpertuis de Jean Ray, confrontés là encore à une malédiction venue du plus profond des temps (« Le bouc de Saint-Elster »). « Une obligation entre gentilshommes », de Peter Gabbani, s’avère par contre trop long, dans son exposition d’une machination tournant finalement autour d’un simple vol de bijoux. Rick Lai, dans « La menace de Midas », propose une nouvelle plus haute en couleurs, où s’affrontent en particulier le père de Doc Ardan et Joséphine Balsamo.

Mais c’est Martin Gately qui signe un des meilleurs textes de cette vingt-et-unième livraison. « Rouletabille et la terreur du Shanghaï-Express » fait suite à ses précédentes aventures du détective créé par Gaston Leroux (dans les tomes 14, 17, 18 et 20). L’aventure est menée tambour battant, avec une sympathique galerie de personnages, dont l’essentiel provient du film Terreur dans le Shanghaï Express de 1972, avec dans le casting originel Christopher Lee et Peter Cushing. Non seulement cette nouvelle est rythmée, rendant sa lecture prenante de bout en bout, mais elle possède en outre un enjeu considérable : rien moins que la survie de l’espèce humaine ! Pour cela, ce film horrifique est croisé à l’univers de The Thing.

C’est une autre suite que Brian Gallagher nous a concoctés, celle des aventures de son capitaine vampire, présent aux sommaires des tomes 15, 16 et 20. Dans « Le vampire de Berlin », Liatoukine, rallié au pouvoir soviétique dans le précédent épisode, doit résoudre une enquête sur des meurtres commis par une de ses congénères, dans un Berlin de 1953 en proie à la révolte. Il va découvrir le sort réservé à Sélène, la Ville-vampire, ainsi que les effets de la radioactivité sur les vampires…

Il revient à Michel Stéphan, continuateur d’André Caroff pour les aventures de Madame Atomos, de conclure ce tome. « L’odyssée de Madame Atomos » offre à la célèbre criminelle japonaise une possible fin en forme de traversée de l’histoire, en utilisant l’ordinateur de 2001 (à l’aide d’une stratégie qui évoque pour moi le film War Games) et en livrant une chute frappante.