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EXTINCTION

dimanche 14 octobre 2018, par Maestro

Ben YOUNG
Etats-Unis, 2018

Avec Michael Pena, Lizzy Caplan, Mike Colter, Amelia Crouch, Erica Tremblay.

Comme Annihilation avant lui, Extinction est un film destiné initialement aux salles de cinéma, mais qui a fini sa course sur les plus petits écrans de Netflix. Il faut dire que de prime abord, c’est un film d’invasion extra-terrestre tout ce qu’il y a de plus classique. Peter est un technicien au service du gouvernement, dont la vie est gâchée par des cauchemars récurrents. Dans ses rêves, il assiste à une invasion extra-terrestre et aux tentatives humaines de lui résister. En plus de son sommeil, c’est toute sa vie privée qui en est perturbée, la distance ne cessant de s’accroître avec ses deux filles et son épouse Alice. Tout bascule un soir de fête, lorsque les extra-terrestres de ses nuits attaquent réellement la ville. La survie devient alors le seul mot d’ordre, Peter, Alice et leurs enfants faisant tout pour échapper aux soldats aliens qui investissent leur immeuble et leur quartier, afin de trouver refuge dans l’entrepôt où travaille Peter.

Comme bien d’autres films étatsuniens, Extinction souffre clairement d’un syndrome post-11 septembre exacerbé. Car loin d’une attitude surplombante, cherchant à exterminer l’humanité à distance, les envahisseurs se comportent comme des militaires humains lambda en Afghanistan : ils investissent les lieux, appartement par appartement ! Outre les immeubles incendiés et détruits, le film nous fait donc vivre le quotidien d’une guerre urbaine largement remise au goût du jour par les images de la guerre civile en Syrie et de la sainte alliance dirigée contre le groupe Etat islamique. C’est bien d’une invasion extra-terrestre par le bas qu’il est question, à l’image de La Guerre des mondes de Spielberg, et comme dans la plupart des longs métrages hollywoodiens, l’épreuve, terrible, permet au moins de ressouder une famille en voie de dislocation, et à un individu lambda de devenir un héros. Car l’originalité ne réside ni dans les combats, ni dans les aéronefs aliens, ni dans l’apparence de ces derniers, légèrement évocatrice des célèbres Predators.

Pour la trouver, il faut attendre qu’une bonne moitié du film se soit écoulée. Et là, comme dans The Truman Show, deux révélations presque coup sur coup, l’une sur la nature des aliens, l’autre sur celle des résistants humains, ouvrent sur des perspectives bien différentes. L’on découvre alors (ATTENTION SPOILER) qu’à défaut de flash forwards, les cauchemars de Peter n’étaient en réalité que des flashbacks. Le film se mue dès lors en parabole sur l’acceptation de la différence, de l’altérité, de l’étranger, incarné ici par l’humanité synthétique, problématique particulièrement appréciée des films et des séries de science-fiction actuels ; Extinction rappelle également le passé esclavagiste des Etats-Unis et les difficiles luttes de libération des noirs, représentées par le personnage de David. Ce qui pose toutefois problème, c’est le choix fait par ces humains synthétiques de singer les vrais humains, en reproduisant de manière statique et stérile leur modèle familial. Sans parler, bien sûr, de l’absence totale de programmation préalable, dans la grande et si pertinente tradition des lois de la robotique d’Asimov…

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