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La Légion (Lazare en guerre, 2)
dimanche 24 février 2019, par
Jamie SAWYER (1979-)
Grande-Bretagne, 2015, Legion
L’Atalante, coll. "La Dentelle du Cygne", 2017, 462 p.
La Légion est le second tome de la série de space opera militaire signée Jamie Sawyer, après L’Artéfact. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le lecteur ne se sentira nullement dépaysé. De prime abord, en effet, La Légion ressemble fort à un décalque du premier volet.
L’intrigue démarre sur les chapeaux de roues, l’équipe menée par le commandant Harris, alias Lazare, étant chargée d’une mission de sauvetage sur une station spatiale en perdition. Par la suite, ils seront de nouveau envoyés dans le maelström, cette zone située dans l’espace krell, les ennemis jurés de l’espèce humaine, afin de pénétrer les secrets d’un nouvel artéfact extra-terrestre. Celui-ci, édifié jadis par les Bribes, toujours aussi inconnus, prend la forme d’un immense satellite artificiel, aux mesures de défense particulièrement efficientes. En son cœur, attend peut-être le secret des Bribes… ou la vérité sur la disparition du grand amour de Conrad Harris, Elena, membre d’une mission diplomatique perdue corps et biens. Mais les obstacles auxquels se heurtent les simulants sont plus importants que prévus, et c’est toute la cohésion du groupe de Lazare qui se trouve menacée.
La prose de Jamie Sawyer est toujours aussi efficace, laissant aisément imaginer une transposition visuelle sous forme de série télévisée ou de long métrage. Mais si le plaisir de lecture est réel, les véritables nouveautés demeurent restreintes. Outre les affres d’Harris, qui nous valent de nouveaux flash-backs sur sa jeunesse et sa relation sororale, on en apprend davantage sur sa vie dans l’adversité au cœur d’un Detroit ravagé par la guerre entre l’Alliance et le Directoire, son engagement dans l’armée, également. Plus gênant, le tableau qui est fait des forces du Directoire asiatique, saturées de drogues et se délectant de tortures de toutes sortes sur leurs adversaires, évoque un sentiment anti-chinois caricatural. Le climax du roman se révèle pour sa part particulièrement intense, avec certaines scènes frappantes : le combat entre un soldat et un chasseur spatial, ou l’utilisation mortifère d’une capsule médicale, entre autres.
Les quelques découvertes, comme sur l’existence maintenue des Bribes, ainsi que la chute dramatique de La Légion, ouvrent sur une suite pouvant même engendrer une série susceptible d’acquérir une ampleur similaire à celle d’Honor Harrington.