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Dr JEKYLL ET Mr. HYDE (1931)

vendredi 1er novembre 2002, par von Bek

Rouben MAMOULIAN (1898-1987)

Etats-Unis, 1931

Fredric March, Myriam Hopkins, Rose Hobart, Holmes Herbert

L’année même où James Whale réalise son Frankenstein d’après Mary Shelley, Rouben Mamoulian livre la première adaptation parlante du roman de Robert L. Stevenson, L’étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde, qui demeure l’une des plus célèbres et fait figure de référence. Conséquence du succès, pourtant déjà ancien, de la pièce de l’Américain T. Russel Sullivan, les femmes, absentes du roman, occupent une grande place.

Est-il encore nécessaire de raconter l’histoire du Dr Jekyll ? Dans le cas du film de Rouben Mamoulian ; il faut souligner que c’est d’abord l’ennui et les rigides conventions sociales qui poussent Henry Jekyll à libérer son "moi" mauvais, ainsi qu’il le dénomine dans la conférence qui ouvre quasiment le film. De là résulte la présence des deux personnages féminins à l’instar de la double personnalité du héros : celle de Muriel, la fiancée passionnée du Dr, issue de la noblesse britannique et celle de Ivy Pierson, serveuse dans les bas-fonds du Londres victorien. Autant l’une est bien éduquée, autant l’autre est vulgaire et aguicheuse comme l’illustre sa rencontre avec le Dr Jekyll et sa tentative de séduction. A la première correspond le Dr Jeckyll, la seconde se voit dominée et maltraitée par le démoniaque Mr Hyde. La coexistence de deux personnages féminins renforce donc la dichotomie Jekyll/Hyde.

Le passage de l’un à l’autre de ces personnages s’avère particulièrement réussi et surprenant de lisibilité à une époque où les effets spéciaux tenait d’abord de l’empirisme. Plutôt que de montrer en Hyde une déformation hideuse de Jekyll, le réalisateur a fait le choix de la régression, avec un Hyde véritable homme de Néanderthal un peu évolué, comme si le mal et la violence faisaient partie des intincts primaires de l’homme. Le jeu de Fredric March fait le reste et achève de rendre Hyde simiesque. C’est sa personnalité qui est d’ailleurs au coeur du récit et non pas ses relations avec les autres. Il est regrettable que l’essai de caméra subjective qui commence le film n’ait pas été poursuivi pendant.

Assurément la prestation des acteurs participe pour beaucoup au succès du film de Mamoulian mais, si le rôle de Jekyll/Hyde vaut un premier oscar à March et si Myriam Hopkins incarne une troublante prostituée, le rôle de Muriel sert davantage de prétexte à l’accumulation de frustration. Dix ans plus tard, dans son Dr Jekyll et Mr Hyde, Victor Fleming fait le choix inverse.

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