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CAPTAIN MARVEL

dimanche 28 avril 2019, par von Bek

Anna BODEN & Ryan FLECK

Etats-Unis, 2019

Brie Larson, Samuel L. Jackson, Ben Mendelsohn, Jude Law, Lashana Lynch & Annette Benning

« Je vais voir Miss Marvel » proclamai-je avec enthousiasme. Il y eut quelqu’un pour dire « Ce n’est pas Captain Marvel ? ». « Non, non » répondis-je avec assurance. Quelques heures plus tard, devant le cinéma, force fut de me dire que je m’étais trompé. L’affiche portait bien le titre de Captain Marvel. Pour le gros lecteur des comics de l’âge de bronze [1] que je suis, cela prêtait à confusion, car je visualisais parfaitement la différence entre le guerrier Kree Mar-Vell, créé en 1967, devenu Captain Marvel et protecteur de la Terre avant d’être tué en 1982 par Jim Starlin, et Miss Marvel, créée en 1968 [2], parfaitement identifiable en son costume sexy telle que la dessine Dave Cockrum. Le fait que Miss Marvel fut devenu Captain Marvel en 2012 m’échappait.

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Miss Marvel par Dave Cockrum
Miss Marvel, sexy en diable et dessinée par Dave Cockrum, extrait sans doute de Miss Marvel n°21 paru en décembre 1978.

Dans cette version du MCU, Captain Marvel est au départ Vers (prononcez Verse), une guerrière kree qui a perdu la mémoire six ans auparavant, mais fait des rêves récurrents dans lesquelles apparaît une mystérieuse inconnue. L’IA qui régente l’empire kree l’a par ailleurs dotée d’un important pouvoir qu’elle lui apprend à contrôler avec son mentor Yon-Rogg (Jude Law) jusqu’à ce qu’elle soit jugée apte à partir en mission, ce qui arrive sous peu. La mission d’extraction d’un agent secret en prise avec les métamorphes skrulls tourne mal et Verse est capturée. Alors que les Skrulls fouillent sa mémoire, elle parvient à s’échapper et se rend sur la planète C-53, la Terre, pour empêcher les Skrulls de mettre la main sur un projet de moteur supra-luminique. Arrivée sur place, vers le milieu des années 90, elle manque d’être arrêtée par l’agent Fury du SHIELD peu après être entrée en contact avec Yon-Rogg, mais est attaquée par les Skrulls. Découvrant les Skrulls, Fury va lui apporter son aide pour déjouer les plans de ses ennemis et renouer avec son passé.

En fait, le film de Boden et Fleck, deux réalisateurs peu connus du grand public qui en sont pourtant à leur quatrième collaboration, réalise une synthèse entre les deux principaux Marvel des Comics. Ainsi, à l’instar du Mar-Vell d’origine, Brie Larson incarne avec talent une guerrière kree qui va choisir d’abandonner l’Empire kree pour défendre la veuve et l’opprimé, enfin surtout ce dernier. Elle est aussi Carol Danvers, la Miss Marvel du Comics, une pilote d’essai de l’USAAF, telle que Roy Thomas et Gene Colan l’avait créée pour Marvel Super-Heroes n°13 de mars 1968, exposée à une explosion en lien avec Mar-Vell. Cependant, les scénaristes n’ont pas respecté totalement le canon marvelien, car, outre le fait que Vers dispose d’une puissance largement supérieure à son alter ego de comics, du moins jusqu’à ce que celle-ci ne devienne Binaire [3], - ceci sans doute pour répondre aux besoins d’Avengers Endgame qui se profile dans un horizon très proche, tout en rajoutant un peu de spectaculaire dans leur film -, les Skrulls ne sont pas du tout dans l’esprit des comics, ce qui a le mérite de donner un tour plus travaillé au scénario dont on aurait pu craindre la linéarité. Néanmoins un grand connaisseur du comics de 1967 (ce que je prétends pas être) ne sera pas aussi surpris. Je n’en dirai pas plus.

Le film Captain Marvel fait partie de ces extensions de la trame principale du MCU, tels que Ant-Man et Black Panther. Comme le premier, et à la différence du dernier, il a pour vocation à introduire un personnage qui apparaît ensuite dans la trame, sans doute avec un rôle important. Il a aussi la particularité de mettre en scène un personnage, Ronan l’Accusateur, déjà apparu - et éliminé ! - dans Les Gardiens de la Galaxie, mais comme ce dernier film se passe chronologiquement après...

A en croire les fans et le marketing, sa particularité principale était d’être le premier des films à être centré sur une super-héroïne, une des rares caractéristiques dans laquelle, avec Wonder Woman, DC a réussi à devancer la Marvel. S’il n’est pas aussi ambitieux que le scénario du film de Patty Jenkins, Captain Marvel apporte sa pierre à l’édifice du MCU sans sacrifier sur les effets spéciaux et, dans son cas, les acrobaties aériennes. Les acteurs s’en sortent très bien, y compris feu Stan Lee, même si Samuel L. Jackson joue un Fury beaucoup plus comique que dans ses interprétations antérieures. Et surtout, il donne, et encore plus avec la scène qui coupe en deux le générique, plus qu’envie de voir Avengers Endgame.


[1Ceux de la période allant de 1970 à 1985. Cf. l’article wikipedia « L’âge de bronze des comics »

[2Mais ne devenant une super héroïne active qu’en 1977

[3Sous la plume de Chris Claremont et le crayon de Dave Cockrum, dans l’épisode X-Men de décembre 1982.

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