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Rome doit être détruite

dimanche 5 mai 2019, par Maestro

Pierre BARBET (1925-1995)

France, 1983

Fleuve Noir, coll. « Anticipation », 192 p.

Rome doit être détruite est présenté comme le premier volet du cycle de l’enquêteur temporel Setni, mais Pierre Barbet avait déjà raconté certaines aventures de ce personnage dans un cadre de space opera plus traditionnel (voir l’intégrale de ses aventures parue à l’époque chez Lefrancq). Ici, Setni est toujours au service des Grands Cerveaux, ces intelligences tutélaires d’un lointain avenir qui veillent aussi sur l’histoire.

Le point de départ de l’enquête réside dans le sang neuf qui semble irriguer l’humanité déclinante de cette époque future, sang neuf tout droit venu du passé antique de la Terre. Setni est donc envoyé au moment du début de la seconde guerre punique, afin de suivre l’armée d’Hannibal (curieusement orthographié sans h [1]) et de démasquer les trafiquants de l’avenir. S’il parvient sans difficultés à s’intégrer dans l’armée carthaginoise, se faisant passer pour un Egyptien, et profitant au passage du corps et du cœur d’une ravissante jeune femme, il a par contre beaucoup plus de mal à récolter des indices sur ses cibles.

Sa recherche progresse de manière notable dans le même temps où l’histoire sort de ses rails, près de Rome. Il découvre alors que les transfuges temporels sont pleinement intégrés au sein des sectateurs de Baal, se servant de leurs instruments futuristes afin d’ouvrir une voie vers une uchronie carthaginoise dans laquelle les « sacrifices » d’enfants pourraient être généralisés. Toutefois, là où Pierre Barbet surprend son monde, c’est dans le retournement de position opéré par Setni (à l’encontre de son conditionnement loyaliste aux Grands Cerveaux) : un véritable coup de maître, qui ouvre la voie vers une véritable pax punica aux finalités généreuses…

Un point de vue par la base, qui bien que moins brillant que le Moi, Hannibal de Giovanni Brizzi, n’en constitue pas moins un sympathique et agréable exposé d’histoire, avec quelques images fortes (Rome envahie !), au sein duquel les erreurs sont rares (Setni citant le géographe Ptolémée avec près de quatre siècles d’avance), tout comme les prises de position discutables (le guerrier sauvé par Setni et transporté en Amérique s’est ainsi vu retirer de ses tendances homosexuelles par l’appareillage de l’astronef !).


[1NDLR : l’orthographe est parfaitement admise.

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