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JUMANJI : BIENVENUE DANS LA JUNGLE

dimanche 5 juillet 2020, par von Bek

Jake KASDAN (1974-)

Etats-Unis, 2017, Jumanji : Welcome to the Jungle

Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, Karen Gilian, Nick Jonas, Bobby Cannavale, Alex Wolff, Madison Iseman, Ser’Darius Blain, Morgan Turner.

A son époque le Jumanji de Johnston avait dans la lignée de Jurassic Park attiré les foules dans les salles en dépit de critiques mitigées injustes et ce grâce aux effets spéciaux réalisés pour l’occasion par ILM. Aujourd’hui ceux-ci ont vieilli à une époque où les acteurs enchaînent les films de super-héros dans des hangars que l’informatique transforme en métropoles, en planète inconnue ou en montagnes de l’Himalaya, mais le jeu Jumanji sait s’adapter ! Quand un père le trouve sur une plage en 1996, la même plage où l’a laissé la fin du film de Johnston et l’offre à son fils, Alex, plus intéressé par les jeux vidéo, Jumanji évolue, devient console et... absorbe le gamin !

Vingt ans plus tard, quatre lycéens - Spencer et Fridge, deux amis très différents en froid, Bethany, une pompom girl superficielle, et Martha, une jeune fille mal dans sa peau -, trouvent le jeu à l’occasion d’une retenue et commencent une partie en choisissant des avatars avant d’être engloutis à leur tour par la machine. Ils tombent littéralement dans une jungle hostile et dans la peau de leurs personnages portant chacun trois marques à l’avant-bras gauche. Rapidement, ils découvrent à leurs dépens que ces marques signifient le nombre de vie qu’il leur reste, tandis qu’un individu les informe qu’ils doivent recouvrir un joyau volé par l’ignoble van Pelt afin de sauver le monde de Jumanji d’une malédiction et, accessoirement, se sortir de là. Ils rencontrent aussi un aviateur naufragé, incarnation du jeune Alex, coincé dans le jeu depuis tout ce temps.

Je trouve que, loin de réaliser un remake, l’équipe du film a su récupérer ce qui était utilisable dans le Jumanji précédent et s’inscrit bien dans sa lignée, se gagnant ainsi le public de 1995 : d’une part, comme on l’a vu, il débute juste après le film de 1995 et met en scène son lot d’animaux méchants -un joueur est bouffé par un hippopotame peu après son arrivée - ; d’autre part il exploite ce qui n’était pas montré dans le film de Johnston, à savoir le monde de Jumanji lui-même, ne serait qu’en plaçant Alex dans la cabane même que s’était construit Alan Parrish lors de son exil.

Mais bien évidemment c’est la modernisation du jeu qui constitue l’idée la plus intéressante. Remarquons au préalable que dès le film de Johnston il aurait pu être question de faire du jeu une version vidéo, car on ne peut pas dire que ceux-ci n’existaient pas en 1995. Les créateurs du film ont habilement utilisé les codes anciens du jeu vidéo - le nombre de vie limité, les différents niveaux dans un jeu, les cut-scenes - et ceux du MMORPG en vogue depuis une quinzaine d’années. Ainsi, les avatars des différents joueurs ont un passé et des caractéristiques propres qui sont complémentaires par ailleurs. Tandis que l’un - le docteur Bravestone (alias de Spencer) - a une force physique et un sex appeal surhumains et est l’ancien associé du méchant van Pelt, et l’une, Ruby Ultrakick, est une version moins pourvue mais tout aussi agile et forte de Lara Croft, les autres incarnent pour l’un, un zoologiste de petite taille, et pour l’autre, un archéologue cartographe.

Certes, à l’instar du film de 1995, les joueurs doivent apprendre à dépasser leurs faiblesses réelles, tout comme Judy et Peter ont dû le faire dans Jumanji. Ce n’est guère novateur et même extrêmement commun dans le cinéma visant un public adolescent, mais cela demeure aussi extrêmement efficace, d’autant qu’ici, les joueurs ont endossé « comme par hasard » des avatars opposés à leurs personnalités réelles. Les deux introvertis que sont Spencer et Magda se retrouvent donc dotés de physiques avantageux qui donnent confiance, tandis que Fridge et Bethany ont plutôt des avatars intellectuels aux physiques peu gratifiants, cette dernière étant d’ailleurs dans la peau d’un homme. La situation permet aux comiques que sont Jack Black et Kevin Hart de donner la pleine mesure de leurs talents.

Le résultat, servi par des scènes d’action spectaculaires dans des cadres exotiques en images largement numérique et un réalisateur, fils de Lawrence Kasdan, fait passer un bon moment. Alors, bienvenue dans la jungle !

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