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IRON SKY 2

dimanche 26 juillet 2020, par Maestro

Timo VUORENSOLA

Allemagne-Belgique-Finlande, 2019, Iron Sky : The Coming Race

Avec Lara Rossi, Vladimir Burlakov, Kit Dale, Tom Green, Julia Dietze, Udo Kier.

Iron Sky, en 2012, avait surpris son monde : un film de série B réalisé avec un vrai professionnalisme, usant d’un thème éculé et caricatural (les nazis sur la Lune !) pour un traitement délibérément second degré. L’idée d’une suite avait rapidement germé, et sept ans plus tard, Iron Sky 2 débarque donc sur les écrans.

L’action se déroule une trentaine d’années plus tard. La Terre a été victime de la guerre nucléaire déclenchée par les nazis, et devenue inhabitable, les derniers survivants de l’humanité n’ont trouvé refuge que sur la Lune, dans l’ancienne base nazie. A leur tête, Renate Richter, jouée par une Julia Dietze artificiellement vieillie (autant pour la si jolie plastique de la blonde !), mais dont la maladie ne lui laisse que peu de temps à vivre. Avec l’astronaute noir Washington, elle avait eu une fille, désormais adulte, Obi. C’est elle la véritable héroïne de ce second long-métrage. L’ancien führer de la Lune revient en effet dans son ancienne base, et fait toute une série de révélations à Obi. Celle-ci se lance alors, avec nombre d’acolytes, dans une expédition folle : aller au centre de la Terre (creuse, bien sûr !) afin d’y trouver le réceptacle de l’énergie du vril, seul moyen d’enrayer la décrépitude finale de sa mère.

On sent clairement que les concepteurs de cette suite ont cherché à faire feu de tout bois, rassemblant une kyrielle de thématiques diverses, au point de friser l’indigestion : les extra-terrestres arrivés à l’époque des dinosaures et qui ont créé l’humanité (reflet de la théorie des anciens astronautes), l’énergie du vril et la Terre creuse (le titre du film faisant clairement référence au fameux roman de Bulwer-Lytton, La Race future), et même les reptiliens censés diriger le monde, dans la plus pure tradition conspirationniste. Néanmoins, les aventures proposées sont un peu plates, les dialogues assez communs, et si les effets spéciaux dans l’espace sont particulièrement réussis, ceux du centre de la Terre le sont moins (la cité apparaît de manière bien trop évidente comme étant faite de carton-pâte). Ce grand délire foutraque n’hésite pas à user de scènes baroques et amusantes – Ben Laden et Thatcher poursuivant les héros dans une course de chars, Hitler sur un T-Rex – mais l’humour s’avère nettement plus distant dans ce second volet.

L’impression est celle d’une volonté de se prendre trop au sérieux dans la déconne. Certes, la nouvelle religion lunaire, le jobsisme (vénérant Steve Jobs), est assez savoureuse, le numérique étant clairement brocardé et critiqué (c’est un vieux Nokia qui se révèle l’outil suprême menant à la victoire), tout comme le monothéisme ou un Poutine qui ne fait malheureusement que de la figuration (il se met en scène au début du film, dans un narcissisme irrésistible) ; et le fait qu’un des héros, ayant affronté mille périls, finisse par mourir d’allergie est également une excellente idée. Mais sur un film d’une heure et demi, le compte n’y est pas. Dommage, car Iron Sky 2, dont la fin ouvre sur une possible suite, ne restera clairement pas dans les annales.

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