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SPACE SWEEPERS

dimanche 25 avril 2021, par Maestro

JO Sung-hee (1979-)

Corée du sud, 2021

Avec Song Joong-ki, Kim Tae-ri, Jin Seon-kyu, Yoo Hae-jin, Richard Armitage.

On se souvient de la Chine, qui avait adapté un court roman de Liu Cixin, Terre errante, devenue The Wandering Earth. C’est au tour de la Corée – du sud – de se lancer dans la superproduction de science-fiction, même si The Snowpiercer, alias le Transperceneige (la BD originale est tout de même française !), avait été adapté en 2013 par le réalisateur coréen Bong Joon Ho, mais avec une production plurinationale.

Space Sweepers, lui, disponible sur Netflix, est construit sur un scénario totalement original. Il oppose, dans un schéma déjà vu avec Elysium, une surface terrestre devenue invivable à la fin du XXIe siècle (air irrespirable, végétation en voie d’extinction) et un espace proche incarnant un nouvel Eden. L’entreprise UTS, dont le patron de 150 ans, James Sullivan, ressemble fort à une projection d’Elon Musk, a en effet installé en orbite un habitat reproduisant une Terre préservée de la pollution, ainsi que des panneaux solaires géants. Tout un écosystème artificiel qui n’a qu’un seul défaut : il est réservé à une minorité. Des soutiers sont toutefois actifs, afin de préserver ce micro-univers. Parmi eux, l’équipage du Victory, une femme capitaine, Jang, deux hommes, Kim Tae-ho (le héros) et Tiger Park, ainsi qu’un androïde, Bubs, qui vivent de la récupération des déchets errant dans l’espace et constituant un danger majeur.

Ce qui frappe d’emblée, dans Space Sweepers, c’est la beauté des effets spéciaux. L’ascenseur spatial, l’habitat élitiste ou le centre de récupération des déchets sont autant de visions superbes et plutôt originales, tout comme le design de l’androïde, d’ailleurs. Le ton est volontiers humoristique, les relations entre les humains de l’équipage étant particulièrement tendues du fait de leurs difficultés financières, et l’androïde apparaissant comme le point à peu près stable de cette équipe (quoique ?). Parmi ces touches d’humour parfois graveleux, on note la présence d’un navigateur de l’espace, Pierre, au fort accent français, amoureux de Jang... Lorsqu’à l’issue d’une opération de récupération d’un vaisseau abandonné, ils découvrent une petite fille, tout bascule. Au vu des images d’actualité, en effet, cette enfant n’est autre que Dorothy, un être artificiel dissimulant une bombe à hydrogène, et dont un groupe terroriste était censé s’être emparé. L’équipage va devoir choisir entre se faire un maximum d’argent, ou rester avec cette fille à laquelle ils s’attachent.

Un flash-back nous apprend au passage le passé de Kim Tae-ho : ancienne Sentinelle, ces soldats chargés de faire la chasse aux clandestins et de les tuer, il a connu une forme de rédemption le jour où il a sauvé un bébé clandestin. Mais quelques années plus tard, après sa révocation et sa chute dans la misère, il a perdu son enfant adoptif, et n’a de cesse depuis de la retrouver. On a là un élément très mélo, pas forcément indispensable, mais qui répond sans doute à des exigences en partie différentes de la part du public coréen. Car cette dimension sentimentale est régulièrement appuyée, les spectateurs devant être touchés par l’innocence de l’enfance, si injustement fracassée.

Une chose est sûre : les scènes d’action de Space Sweepers sont efficaces et maîtrisées (même pour le plus improbable, comme ce combat spatial avec tirs de blaster et harponnage), ce qui rend le film d’autant plus recommandable. Les noirs desseins de James Sullivan sonnent non comme une condamnation de l’égoïsme capitaliste, mais comme la dérive d’un homme seul, aveuglé par sa mégalomanie. Notons tout de même une pique au passage sur l’utilisation du terrorisme comme stigmatisation de l’opposant, ainsi qu’une application pratique de la devise «  ferrailleurs de tous les pays, unissez-vous ! ». Mais l’avenir appartient bien à la (nano)technologie, seule capable, par le biais de la petite fille, propulsée nouveau messie, de ressusciter la nature terrestre…

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