Accueil > Téléwagoo > Séries télé > Continuum > CONTINUUM (1ère partie : la saison 1)

CONTINUUM (1ère partie : la saison 1)

dimanche 13 juin 2021, par von Bek

Créateur : Simon BARRY (1966-)

Canada, 2012, 10 épisodes

Rachel Nichols (Kiera Cameron), Victor Webster (Carlos Fonegra), Erik Knudsen (Alec Sadler), Stephen Lobo (Kellog), Tony Amendola (Kagame), Roger Cross (Travis Verta), Lexa Doig (Sonya), Omari Newton (Lucas), Luvia Petersen (Garza), Richard Harmon (Julian Randol), Brian Markinson (Capt. Dillon), William B. Davis, Terry Chen, Ryan Robbins, Magda Apanowicz

Keira Cameron est une mère heureuse en ménage et policière de son état dans le monde de 2077. Un monde dont le téléspectateur ne sait pas grand chose dans le premier épisode de Continuum diffusée en mai 2012 sur la chaîne canadienne Showcase, si ce n’est que le groupe terroriste Liber8 a sévi jusque l’arrestation de son chef Paul Kagame, luttant contre le Congrès multinationaliste qui domine le monde depuis que les grandes compagnies ont volé aux secours des Etats après une crise économique majeure. Justement, c’est en accompagnant les terroristes sur leur lieu d’exécution que l’agent Cameron du City Protective Services est projetée avec eux soixante-cinq ans en arrière, dans le Vancouver de 2012. Dans sa détermination à arrêter les criminels du futur, Keira fait la connaissance d’Alec Sadler, jeune prodige des sciences, et de l’inspecteur Carlos Fonnegra.

Tel est le pitch de la série créée et produite au Canada, ce qui pour une fois autorise de réellement localiser l’action à Vancouver, quand de nombreuses productions étatsuniennes tournées en Colombie britannique ne le font pas, mais je remarque que la production semble avoir évité de rappeler trop souvent que tout se passe au Canada, sans doute dans le but de mieux vendre la série au pays voisin : le nom de Vancouver n’est pas mentionné dans tous les épisodes, le drapeau canadien n’apparaît quasiment jamais (ce qui en soi est déjà un énorme indice que nous ne sommes pas aux Etats-Unis) et la couverture de Keira Cameron pour intégrer la police et forgée grâce aux talents informatiques d’Alec Sadler, est très brièvement reliée aux Etats-Unis puis donne l’impression que la question du pays n’est pas très importante.

Quoiqu’assez courte, la première saison, la série en comporte quatre, s’avère assez monotone, puisque qu’elle se résume pour les gentils policiers à contrecarrer les actions des méchants terroristes. Ceux-ci cherchent à modifier l’avenir quand Keira cherche, elle, à faire en sorte de pouvoir espérer retrouver son fils un jour. Carlos Fonnegra ignore tout des origines futures de Cameron et de Liber8 pendant toute la saison, et même pendant une bonne moitié de la série, et pour un policier ne fait pas beaucoup d’efforts pour élucider le mystère qui entoure sa coéquipière, ce qui franchement m’a semblé très fumeux.

Les moyens déployés pour la production semble assez limités. Vancouver apparaît comme assez anonyme, en partie pour les raisons, précédemment évoquées, mais aussi parce que c’est le propre des tournages dans des banlieues. Il n’y a pas de générique, et il n’y en aura pas avant la troisième saison, mais un assemblage de scènes qui rappelle le pitch général. Quand Liber8 travaille à provoquer des manifestations, elles ressemblent plus à des attroupements. L’argent semble avoir été consacré aux quelques effets spéciaux, notamment des flashback du futur antérieur de Keira et surtout les capacités de sa combinaison.

Coté scénario, les potentialités narratives du voyage dans le temps sont exploitées, mais sans que les résultats soient perceptibles, soit que Keira & Cie fassent échouer le projet de Liber8, soit qu’il ne se passe rien de visible, à l’instar du cinquième épisode dans lequel Liber8 projette de se débarrasser de Keira en voulant éliminer une ancêtre, façon Voyageur imprudent. De fait, tout comme l’héroïne, le spectateur demeure dans l’ignorance de l’impact des actions des voyageurs temporels sur l’avenir. Cependant le fil rouge de la saison, qui réside dans la famille recomposée d’Alec Sadler, laisse envisager une histoire autrement plus complexe qu’une très classique série policière.

Il en résulte une saison qui, si elle n’était pas si courte, serait monotone, avec des épisodes qui, pris individuellement, semblent assez simplistes. Or, dès le départ, cette qualification ne convient pas à Continuum, car à la différence de très nombreuses séries policières, elle n’est pas clairement manichéenne. Certes d’une part, il y a Liber8, pour lequel la fin justifie les moyens, et dont les actions relèvent bien du terrorisme, mais, comme dans un certain nombre de mouvements révolutionnaires, la cause n’est pas sans justifications. Le rôle du beau-père d’Alec Sadler dans la saison est de donner à cette cause une caution morale non-violente : il a exactement les mêmes objectifs que Liber8, travailler à ce que le futur ne soit pas dominé par les multinationales, mais pas les mêmes principes. Son fils, Julian Randol, demi-frère d’Alec, quoique n’apparaissant que ponctuellement jusqu’à l’avant-dernier épisode, joue un rôle fondamental en incarne le jeune radicalisé en opposition avec le manque d’efficacité des actions de son père.

Après huit épisodes qui font douter de la conception d’ensemble de la série, les deux derniers épisodes de la première saison créent un rebondissement qui laisse supposer une trame beaucoup plus ample et donnent une atmosphère beaucoup plus dramatique.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?